Ce document, point d’orgue de l’action de la juridiction financière, est remis aux parlementaires depuis 1832. Il comprendra cette année 738 pages et 20 chapitres, soit autant de champs de l’action publique passés au crible des sages de la rue Cambon.
Fait exceptionnel : le rapport, qui sera le premier depuis la nomination de Pierre Moscovici à la tête de l'institution l'an dernier, ne présentera pas le très attendu verdict de la Cour sur la situation des finances publiques.
Matignon ayant demandé à l'institution un rapport spécifique sur le sujet au moment où la dette publique a explosé à cause de l'épidémie, la Cour a réservé ses analyses pour cette commande qui sera rendue en avril.
Crise sanitaire oblige, neuf des vingt chapitres sont consacrés à la gestion de l'épidémie et ses conséquences. La Cour a sélectionné des sujets "majeurs (...) par leur importance opérationnelle", comme l'aide au retour des Français retenus à l'étranger, le logement des personnes sans domicile ou la réanimation et les soins critiques.
Elle s'est ainsi intéressée au fonds de solidarité pour lequel l'Etat a dépensé 15 milliards d'euros en 2020, et à l'assurance chômage, le soutien au chômage partiel étant le dispositif le plus coûteux pour l'Etat et l'Unedic depuis le début le début de la crise (27 milliards en 2020).
Parmi les autres sujets traités, hors crise sanitaire, figurent l'innovation en matière de défense, les ordres des professions de santé, ou encore la gestion de l'eau et de l'éclairage public dans certaines collectivités.
Autre originalité de cette édition 2021, là encore due à la crise sanitaire: le rapport ne présentera pas les traditionnels indicateurs de suivi des recommandations formulées par la Cour les années précédentes.
L'institution n'a pas voulu contraindre les administrations et autres opérateurs publics à ce travail qui nécessite de nombreux échanges, dans un moment où ils étaient mobilisés sur la gestion de la crise sanitaire.
(AFP)