En septembre 2012, le groupe, déjà en difficulté, avait annoncé un projet de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) avec la suppression de 246 postes et la fermeture de 79 magasins, avant de le suspendre le 1er mars pour étudier l’impact de la décision de France Télécom-Orange de ne pas renouveler son contrat à la fin de l’année.
Mais Orange, qui représente quelque 52% des ventes de The Phone House, avait décidé début avril de donner un an de sursis à l’opérateur.
Mardi, The Phone House indique que la conclusion de sa revue stratégique, lancée fin février, le conduit «à annoncer aujourd’hui en Comité d’entreprise le projet de fin de ses activités de distribution en propre sur la France, de manière progressive courant 2014, au regard de la non-viabilité démontrée de son modèle de distribution».
La direction indique «faire de la sauvegarde des emplois son unique objectif et travaille à une série d’initiatives permettant d’identifier de nouvelles opportunités pour ses salariés mais également pour ses franchisés», et assure vouloir «minimiser la perte des emplois», sans toutefois donner de chiffres sur l’impact de son annonce.
Selon les syndicats, 900 des 1.200 salariés travaillent dans les quelque 300 boutiques de la chaîne.
La direction affirme que «des discussions actives ont été engagées avec plusieurs acteurs pour concrétiser la vente de ses magasins et préserver ainsi ses emplois» et que ces projets «seront présentés dans le courant du mois de mai aux représentants du personnel».
«Phone House rend les armes»
Mais pour Gregory Etienne, élu au CE et délégué syndical FO, «Phone House rend les armes sur la distribution physique de téléphones en France». La direction indique qu’elle fera «tout pour sauver l’emploi, mais il va y avoir des licenciements économiques, et j’espère qu’il y aura un plan de sauvegarde de l’emploi pour avoir un accompagnement des salariés».
«Ma peur d’élu et de salarié, c’est qu’il y ait un dépôt de bilan et qu’on parte une main devant et une main derrière, notamment en terme de formation pour rebondir. On en saura plus dans les prochains jours», indique-t-il à l’AFP.
Un autre PSE, «beaucoup plus important» que celui qui a été suspendu, devrait être mis en place par la direction, indique Paul Lopes, délégué CFTC, qui confirme que la direction «a dit avoir plusieurs pistes de repreneurs, sans donner les noms».
Selon lui, le PDG de The Phone House Guillaume Van Gaver, a justifié la fin des activités «par l’impact du low-cost, de (l’arrivée sur le marché de l’opérateur) Free Mobile et du e-commerce».
Gregory Etienne (FO) renchérit: «la phase de réinvention pour trouver de nouvelles activités commerciales, je n’y croyais pas, personne ne voyait comment compenser la perte de revenus du départ d’Orange et de Bouygues et les attaques commerciales d’opérateurs sur le low-cost.»
The Phone House appartient pour 50% au distributeur américain d’électronique grand public Best Buy, qui a annoncé mardi son retrait d’Europe, avec la cession de ses parts dans sa filiale régionale à son partenaire Carphone Wharehouse Group (ce dernier détenant les 50% restants de The Phone House).
(source : AFP)