Le Sénat s'était saisi de la question du suicide assisté le 11 mars 2021. "Chacun exprime, en conscience, son avis. Il convient, sur un sujet si sensible, d'éviter les complaisances ou suivismes politiques qui ne seraient pas à la hauteur", selon Jacques Grosperrin.
Il dit être "surpris qu'aussi peu de Français connaissent les dispositions de la loi Claeys-Leonetti, sans parler de celles des directives anticipées. Une loi qui évite l'acharnement thérapeutique n'est pas une loi aui autorise l'euthanasie. Le législateur doit se préoccuper de ce qui existe déjà. Il faut dénoncer l'inadaptation du droit actuel à certaines maladies ou situations, et rechercher les solutions appropriées. Mais ces solutions ne doivent laisser place à aucune possibilité de dérives."
"Des limites claires et parfaitement encadrées"
Pour ce sénateur, "l'ouverture de l'euthanasie à de nouveaux champs considérables de patients serait inquiétante. La liberté de conscience des médecins est en jeu. Il en va des limites qui nous interrogent tous philosophiquement sur le sens même de la vie. Certains vont jusqu'à souhaiter, derrière leurs propositions, une véritable rupture de civilisation."
"Tout cela justifie un débat de société très large qui ne saurait se limiter aux parlementaires ou aux militants. La situation actuelle de notre pays et la crise sanitaire en rendent les conditions d'organisation difficiles."
Jacques Grosperrin ne se dit pas défavorable à de nouvelles perspectives "mais dans des limites claires et parfaitement encadrées. Sans précipitation. Dans le respect de la liberté de chacun et de l’égalité de tous devant la mort". Il appelle à une "vigilance forte sur tout ce qui pourrait se traduire par une facilitation excessive du suicide. Nul ne doit se sentir indigne d’être en vie. La souffrance est évidemment intolérable. Mais beaucoup de légitimes précautions sont encore à prendre avant des évolutions aussi fondamentales."