"On a laissé croire le TGV était l'horizon indépassable du transport ferroviaire (...) mais ce n'est pas le projet de prestige qui est le plus utile pour la population. C'est plutôt le projet qui permet de se rendre plus rapidement au travail ou au lycée chaque jour". Après huit mois de consultations, le député PS Philippe Duron de la commission Mobilité 21 privilégie clairement les dessertes de proximité et l'entretien du réseau ferroviaire et routier existant (25 à 30 milliards d'ici 2030).
Le rapport préconise d'abord d'abandonner le "tout TGV" et les grands projets autoroutiers et table sur deux scénarii qui font passer la branche est de la LGV Rhoin Rhône dans les "priorités secondaires". Premier scénario : huit à 10 milliards pour investir dans des grands projets limités (noeuds ferroviaires pour désengorger les grandes gares, double voie de la route Centre Europe Atlantique entre la Saône-et-Loire et l'Allier). Le second se veut plus ambitieux : 28 à 30 milliards d'euros dédiés aux grands projets à l'horizon 2030.
En revanche, la branche Est est bien dans les deux cas reléguée au second plan même si la commission préconise une révision de ses priorités tous les cinq ans en fonction des budgets. Le chantier de 35 km entre Petit-Croix et Mulhouse (1,1 milliard d'euros) est sur le point de partir aux oubliettes (pas avant les années 2030-2050). Si les écologistes se félicitent des conclusions du rapport, Marie-Guite Dufay, la présidente de la région Franche-Comté, va tenter de convaincre Jean-Marc Ayrault du bien-fondé de la fin du chantier qui ne représente "que" 350 millions d'euros pour l'État.
Le rapport sera présenté en juillet devant les commissions parlementaires à l'Assemblée et au Sénat. Le 9 juillet, le gouvernement devrait préciser ses orientations pour les investissements d'avenir. Il reste peu de temps pour convaincre....
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