Un amendement du gouvernement en ce sens au projet de budget de la Sécu a été approuvé par 128 voix.
"Oui, nous allons avancer avec volontarisme pour revaloriser les métiers et les salaires" des aides à domicile, a lancé la ministre déléguée à l'Autonomie Brigitte Bourguignon, qui doit présenter en 2021 une réforme de l'aide aux personnes âgées vulnérables.
Avec ce soutien budgétaire, "notre priorité sera de résorber impérativement les bas salaires", a ajouté la ministre. Les aides à domicile sont actuellement "des travailleurs pauvres" et le métier, exercé la plupart du temps par des femmes, est "sous-valorisé, sous-reconnu", a souligné le ministre des Solidarités Olivier Véran.
Gauche et droite ont salué ce "petit pas". L'Insoumis François Ruffin a défendu avec succès un amendement pour inscrire l'objectif de "dignité" de ces professionnelles de l'aide à domicile, via cette enveloppe.
Le dispositif proposé par l'Etat est un "cofinancement avec les conseils départementaux", compétents en matière d'aide à domicile: l'enveloppe débloquée par le gouvernement doit financer la moitié de cette revalorisation, à charge pour les départements qui accepteraient d'entrer dans cette démarche de financer l'autre moitié. Une hausse de salaire de 15% est visée.
Ce dispositif doit entrer en vigueur en avril 2021, et sera ainsi doté de 150 millions d'euros pour 2021, puis 200 millions par an en année pleine.
"C'est une victoire collective", s'est félicitée Agnès Firmin Le Bodo (Agir ensemble), rappelant que "pendant la crise" sanitaire, ces salariées "ont évité de nombreuses hospitalisations" de personnes âgées ou handicapées. Et "on va encore avoir besoin d'elles dans les semaines à venir" avec la deuxième vague du Covid-19.
Selon la même méthode Etat-départements, une "prime Covid" exceptionnelle de 1.000 euros par salarié a été versée à un grand nombre d'aides à domicile, en vertu d'un dispositif annoncé en août par Emmanuel Macron. Sur 101 départements, 83 ont accepté son versement.
(AFP)