Fête du Travail : des milliers de manifestants malgré la pluie et le coronavirus

Défense de l’emploi et des libertés: pour la deuxième année consécutive, les syndicats ont célébré samedi la journée internationale des travailleurs à l’aune du Covid-19, mais cette fois la mobilisation sociale a repris des airs classiques, avec des milliers de manifestants dans la rue. Ils étaient un millier à Besançon

Entre 1000 et 1300 manifestants dans les rues de Besançon ce 1er mai 2021 © Alerte témoin - Chantal R

Ciel gris et pluie. Ils étaient un millier selon les autorités, 1.300 selon la CGT à défilé en fin de matinée dans les rues de Besançon. En tête de cortège, les membres de la CIP Franche-Comté (coordination des intermittents et précaires) étaient nombreux à faire entendre leurs préoccupations pour l'avenir de la culture.

Les manifestants sont partis de la place de la Révolution peu après 11h et se sont d'ailleurs rendus devant le CDN occupé depuis une cinquantaine de jours par la CIP. Direction ensuite la préfecture. La manifestation s'est terminée sur l'esplanade des Droits de l'Homme.

À Belfort, on dénombrait environ 300 manifestants. Ils étaient 250 à Lons-le-Saunier, une cinquantaine à Saint-Claude en soutien aux salariés de MBF Aluminium. À Dijon, 1.500 personnes ont déambulé dans les rues, plus de 2.200 selon les syndicats.

La CGT, qui a comptabilisé près de 300 manifestations dans l'Hexagone, avait appelé, avec FO, la FSU et Solidaires à faire de ce 1er-Mai une journée "pour l'emploi, les salaires, les services publics, la protection sociale, les libertés et la paix dans le monde".

Emploi, salaires, gestion de la crise Covid par le gouvernement, restrictions des libertés...: dans les cortèges, les revendications étaient variées, la contestation de la réforme de l'assurance-chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, revenant de façon récurrente. Des "gilets jaunes" ont pris part à plusieurs défilés, dont la manifestation parisienne.

Des heurts

À Lyon, où 3.000 personnes ont manifesté sous la pluie, selon la préfecture, un bref affrontement a éclaté entre un petit groupe de "black blocs" et des policiers. Des vitrines et panneaux publicitaires ont été endommagés, a constaté un journaliste de l'Agence France-Presse. La préfecture a fait état de cinq interpellations et la manifestation s'est achevée dans le calme.

À Nantes, la manifestation réunissait 3.750 personnes, selon la préfecture, qui a fait état de "quelques heurts" momentanés liés à la présence d'"une centaine de personnes de l'ultra gauche".

À Strasbourg, entre 1.300 personnes (police) et 5.000 personnes (syndicats) ont encore défilé dans une ambiance bon enfant. Parmi les pancartes: "retrait de la réforme chômage" ou "ma retraite sera aussi pourrie que ma pancarte".

À Paris, la manifestation s'est élancée peu après 14H00 de la place de la République vers celle de la Nation, à l'appel des syndicats et des mouvements de jeunesse Unef et UNL. Les numéros un de la CGT et de FO défilaient côte à côte pour la première fois depuis 2016. Des tensions ont rapidement émaillé le cortège. Après une grosse demi-heure de défilé, la situation s'est tendue dans le cortège entraînant l'intervention de la brigade de répression de l'action violente contre une "tentative de constitution de black bloc", a-t-on appris de source policière. 34 personnes ont été interpellées.

Les forces de l'ordre sont intervenues à plusieurs reprises et ont procédé à des arrestations. Elles ont essuyé des jets de projectiles et ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène ou avec des grenades de désencerclement, ont constaté des journalistes de l'Agence France-Presse.

La vitrine d'une succursale de la Société Générale, située boulevard Voltaire, dans le 11e arrondissement de la capitale, a été dégradée au passage du cortège. Les vitres d'un abribus ont également été détruites. Des poubelles ont été incendiées. Un policier, manifestement blessé, a été évacué par les pompiers.

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