Les deux autorités ont échangé des communiqués très fermes mercredi jusque dans la soirée, entrecoupés semble-t-il d'un coup de téléphone houleux, sur la sécurité de ce festival des arts de la rue qui se tient jusqu'à dimanche.
"L'Etat se désengage d'une façon inacceptable"
"L'Etat se désengage d'une façon inacceptable de la sécurisation du festival Chalon dans la Rue", un évènement qui "attire chaque année 250.000 visiteurs", a fustigé M. Platret, par ailleurs porte-parole du parti Les Républicains.
L'élu pointe notamment l'absence d'une demi-compagnie de CRS, initialement promise, ainsi que des renforts de police nationale de "deux effectifs le samedi soir seulement", tout en saluant l'engagement du commissariat de Chalon, des hommes du dispositif Sentinelle et de la police municipale.
Un manque de sécurité ?
"Les services de l'Etat se mobilisent fortement", a rétorqué le préfet, indiquant que "chaque jour, plus de 60 policiers participent à la sécurisation" du festival et que "la gendarmerie est en capacité d'apporter à tout moment et sans délai son appui".
La préfecture ajoute que les forces de sécurité nationale ont d'autres engagements dans le département, comme la venue vendredi du champion du monde de football Antoine Griezmann à Mâcon, sa ville natale, et souligne que le festival bénéficie d'une "aide exceptionnelle de 43.000 euros" pour financer des agents de sécurité privée.
Les "exigences de sûreté renforcées" suite aux attentats "engendrent des surcoûts importants qui menacent l'équilibre de certaines manifestations, notamment d'arts de rue", se sont par ailleurs inquiétées jeudi la Fédération nationale des arts de la rue, l'Association des maires de France et la ville de Chalon-sur-Saône.
Des surcoûts
Si ces surcoûts continuent "d'être supportés par les collectivités et les organisateurs, le risque de voir ces crédits pris sur les lignes de création et de diffusion est important", ajoute leur communiqué, qui s'inquiète d'un "arrêt prévu du Fonds d'urgence au spectacle" lancé après les attentats de novembre 2015.
"La survie d'un grand nombre de manifestations publiques est aujourd'hui en jeu", poursuit le communiqué, critiquant une "interprétation disparate (des) consignes par les préfectures" et refusant que "ces enjeux de sûreté soient confiés à des sociétés de sécurité privées".
(Source AFP)