Ce week-end musical interactif a permis au public de manipuler des formes artistiques pour qu’il se les approprie et qu’il crée lui-même quelque chose à son image, simplement avec des mouvements ou des sons. Ce festival, basé sur l’immersif, a pour vocation d’être « novateur et raisonner en termes d’expériences et non de spectacle pour le spectateur. »
Pendant les 3 jours du festival, tous les espaces de La Rodia ont été investis pour présenter 10 installations.
Deux créations ont été notamment présentées. La première est un cube transparent de 6m x 6m posé au milieu de la grande salle et présenté par le Studio Theoriz. Il a été utilisé à la fois en tant qu'installation numérique en journée et comme une scène en soirée. Interactif, ce grand cube a rencontré "un grand succès auprès d'un public jeune" qui a rapidement compris le fonctionnement et créé en direct la musique.
L'autre création est une conférence pédagogique montée conjointement avec l'association bisontine Tinternet. Après avoir diffusé écran un historique de l'évolution du web, le public a pu être sensibilisé sur toutes les informations personnelles disponibles publiquement sur lui-même notamment sur les réseaux sociaux. Cette conférence s'est déroulée le vendredi 1er avril, avec trois classes de 3ème des collèges Voltaire et Lumière de Besançon et Claude Girard de Chatillon Le Duc en plus d'une séance tout public. À l'issue de la conférence, un temps d'échange était prévu afin de recueillir les réactions nombreuses et variées des participants.
Le Pixel Bisontin, association locale promouvant le gaming créatif avec une nouvelle approche du jeu vidéo, a également pu présenter huit installations basées sur l’interaction amenant le public à faire de la musique.
Enfin, une chorale interactive Sming a été organisée par le Studio Superbe afin que le public puisse devenir chef d'orchestre de lui-même avec sa voix et son visage.
En soirée, changement d'ambiance. La Rodia à profité de l'installation du cube dans la grande salle afin de programmer des artistes. Le public pouvait regarder les concerts tout autour de la scène... un concert à 360° !
Le vendredi soir, La Fraicheur (DJ résidente du Berghain à Berlin), Blutch (de l’écurie Astropolis et soutenu par Laurent Garnier), Brahme et Instabilités ont mis à l'honneur la techno.
Le samedi soir, le festival a présenté une programmation "qui va plus loin que l’image simple de la musique électronique" pour un événement numérique avec Chapelier Fou en sextet et l’artiste bisontin Zerolex accompagné d’une contrebasse et d'un saxophone.
2.000 personnes
Ce type d’événement, qui n’existait pas en Franche-Comté, a trouvé son public à Besançon puisque 2.000 personnes étaient présentes, soit plus que le but initial estimé à 1.800 personnes. Pas moins de 1.400 personnes étaient présentes en journée.
Cette fréquentation "reflète l’ambition de faire du festival D’Autres Formes un événement populaire et enrichissant à la programmation exigeante", précise Simon Nicolas, chargé de communication et développement art numérique à la Rodia.
Avec ce festival, Besançon et la région Bourgogne Franche-Comté sont désormais inscrits sur la carte des événements numériques nationaux. La Rodia poursuit son engagement collaboratif avec d’autres structures en rejoignant le réseau national des arts hybrides et cultures numériques (HACNUM) comme elle le fait déjà avec l'association des acteurs de la filière musiques actuelles (FEMA) ou la fédération des Lieux de Musiques Actuelles (FEDELIMA).
Il est encore trop tôt pour affirmer qu'une deuxième édition aura lieu, mais le public, lui, en redemande, comme le souligne le responsable de la communication : "Les remerciements sur les réseaux sociaux ont également été nombreux avec parfois l’évocation d’une édition future."