"Nous avions pourtant démarré très fort. La neige de culture a permis que les vacances de Noël se passent bien. Les écoles de ski ont tout de même pu travailler même si le manteau neigeux était restreint", explique Philippe Alpy, président du SMMO.
Un manque à gagner de 3 millions d’euros
Du côté du budget, le constat est lourd. "Nous avions budgétisé 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, nous en avons eu 1,5 million", indique Philippe Alpy.
Les vacances de février, moment clé pour la station de Métabief en termes de revenus ne se sont pas passées comme prévues… "Nous avons dû réduire le champ de neige (NDLR : le nombre de pistes)", précise le président tout en indiquant avoir été "obligé de fermer" mi-février… Au total, la station aura été ouverte pendant 70 jours avec 50% des pistes ouvertes.
Même si ces chiffres sont loin d’être satisfaisants pour Philippe Alpy, le président, précise que "l’apprentissage et la formation dispensés par les professionnels du ski ont pu être sauvés". Il déplore tout de même deux week-ends ensoleillés qui auraient pu porter davantage leurs fruits durant la saison hivernale : "S’il n’y a pas un temps de neige à Besançon et Dijon, les gens ne viennent pas. Ils restent en ville", constate-t-il.
Toutefois, il salue le travail des équipes de professionnels du site de Métabief qui ont rapidement su s’adapter au manque de neige : "Dès que l’on a vu que champ de neige se réduisait et que l’on pouvait faire du VTT, on a toute de suite adapté les choses pour que les adeptes puissent venir sur le massif. Les équipes ont réussi à garder le sourire et la foi en la montagne".
Un master plan en co-construction
Pour rappel, le syndicat mixte du mont d’or a été précurseur en termes d’alerte sur l’avenir de la moyenne montagne. Dès 2016, la sonnette d’alarme avait été tirée afin de réduire les budgets sur le développement du ski, voué à disparaître.
Une étude  "ClimSnow" avait estimé la viabilité du ski alpin à Métabief en 2050 "à zéro". C’est pourquoi, dès 2020, le SMMO avait acté la fin du ski en amont d’abord à l’horizon 2040 puis 2030-35.
Plus récemment, la Cour des comptes a salué le travail du SMMO face au changement climatique.  "Le contrat de station n’est plus d’actualité pour la Région. Aujourd’hui, on s’appuie sur le master plan que l’on est en train de co-écrire avec le commissariat de massif. Patrick Genre est, avec moi et Hélène, co-président du COPIL montagne. Nous portons l’étude avec Claire Leboisselier", indique P. Alpy.
Et d'ajouter : "Dans le master plan, on retrouve tout le travail initié depuis 2016 : l’obligation d’associer tous les acteurs de la montagne y compris ceux plus éloignés comme l’abbaye de Montbenoît ou encore le château de Joux, la forêt de Levier, les zones humides de Frasne… C’est ça la réalité. Il faut que ces hommes et ces femmes apprennent à travailler en synergie. Il faut créer des dynamiques collectives, qu’ils apprennent à faire la promotion ensemble du collectif. Cela parait simple à dire, mais c’est un peu plus compliqué à faire", conclut le président.
Un commentaire