« En Europe, et surtout en France, on est les seuls à se dire : tiens, c’est l’été, je vais aller me choper un cancer de la peau dans le Sud, puis le continuer dans les îles, pour le finir au bord de la piscine… » Docteur Van-Landuyt, sur le bronzage
Aujourd'hui en France, plus de 120 000 cancers de la peau sont diagnostiqués chaque année. Le mélanome est d'ailleurs devenu en 2018 le 11e cancer le plus fréquent.
Pourtant, c'est un cancer "évitable" explique Cyril Devesa, adjoint délégué à la santé. "Ces morts et complications peuvent être empêchées, avec des changements de comportement simples vis-à-vis du soleil."
Parmi ces gestes :
- Rechercher l'ombre et éviter le soleil entre 12h et 16h
- Porter un tee-shirt, des lunettes et un chapeau
- Protéger les enfants : les bébés ne doivent pas être exposés, ados et enfants sont particulièrement sensibles
- Appliquer régulièrement de la crème solaire
- Faire attention au bronzage "passif" : jardinage, sport, piscine… Par exemple, les agriculteurs ou travailleurs du btp sont particulièrement exposés
Le bronzage, fléau moderne
Et pour le dermatologue Van-Landuyt, bien connu des Francs-Comtois pour son combat contre les UV, un changement de culture est tout aussi nécessaire.
"En Europe, et surtout en France, on est les seuls à se dire : tiens, c'est l'été, je vais aller me choper un cancer de la peau dans le Sud, puis le continuer dans les îles, pour le finir au bord de la piscine…" Pour lui, bronzage égale exposition "gratuite" aux UV. "Une automutilation." D'autant plus que "l'écran total n'existe pas, les UV passent quand même" assure le docteur.
"Il faut écarter cette mode de se dire que le bronzage, c'est joli. Ça pousse à reproduire un comportement tout à fait nocif pour le corps". Et une parfaite illustration de cette pensée se trouverait justement dans le monde de la mode, qui a "banni les mannequins trop bronzés de ses campagnes de pub." Comme pour l'anorexie et les mannequins trop maigres, mais cette fois, pour la "tanorexie", la dépendance au bronzage.
Des jeux pour prévenir les risques
Afin de toucher le public jeune, particulièrement sensible au soleil, la direction hygiène-santé de la Ville et l'ASFODER (association des dermatologues de Franche-Comté) organisent des animations sur différents sites "à risque" de la ville. Comme à la Malcombe et son "Vital' Eté", ou en centre de loisirs. Le principe : un jeu de l'oie où il faut récupérer le plus d'objets de la panoplie protégeant du soleil : lunettes, chapeau ou crème…