Fannette Charvier : "A nous de montrer le verre à moitié plein"

Publié le 09/08/2017 - 14:10
Mis à jour le 16/04/2019 - 09:41

L’actu politique du moment, c’est le vote de la loi sur la moralisation de la vie politique. Fannette Charvier, députée LREM de la 1ère circonscription du Doubs, participera ce mercredi 9 août 2017 au vote. La moralisation, la baisse des dotations aux collectivités, la réserve parlementaire. La députée dresse un premier bilan. Elle a répondu aux questions de la rédaction…

 ©
©
  • Ce mercredi 9 août voit les députés voter pour la version finale de la loi sur la moralisation de la vie politique. Ce jour signera également leur départ en vacances.

maCommune.info a tenu à interroger les députés du Doubs afin de dresser, avec eux, un bilan de ces premiers mois de législature… Fannette Charvier, députée de la 1ère circonscription du Doubs, s'est ainsi prêtée au jeu de la rédaction.

maCommune.info : Trouvez-vous que cette loi soit allée assez loin ? Certains dénonçaient le "retrait" et les "mesurettes" pris par Emmanuel Macron, par exemple sur le casier judiciaire…

  • Note : une promesse de campagne d'Emmanuel Macron était l'interdiction de se présenter à une élection pour une personne si celle-ci avait un casier judiciaire non-vierge. Finalement, le projet de loi prévoit qu'un juge décidera – ou non - d'une peine d'inéligibilité.

Fannette Charvier : Pour moi, ce n'est pas au recul de la part d'Emmanuel Macron, au contraire. Il a proposé lors de sa campagne une vision sur ce qu'il désirait. Ensuite, la loi a été discutée avec le Sénat et l'Assemblée, pour savoir comment justement mettre en place cette vision. 

La mesure sur le casier judiciaire vierge présentait un risque d'inconstitutionnalité. C'était assez compliqué de la laisser telle-quelle. Il fallait trancher sur les cas qui méritaient l'inéligibilité, mettre des limites. On a préféré faire en sorte que les peines d’inéligibilité soient inscrites directement dans le casier en cas de manquement à la probité (discrimination, injure, diffamation, provocation à la haine raciale ou sexiste). Ce n'est donc pas un recul mais une adaptation.

Quel est votre avis sur la suppression de la réserve parlementaire, qui permettait à un parlementaire de distribuer pour 130.000 euros de subventions  ? 

Je suis satisfaite. L'opposition nous fait croire que c'est une chose absolument essentielle pour les associations. Il est vrai que certaines en ont besoin. Mais le reversement de ces montants est déjà discuté dans la loi de finance. Soit il y aura un nouveau mécanisme d'aide aux associations, soit l'on utilisera des mécanismes qui existent déjà.

Je crois qu'il ne faut pas se laisser aveugler par les écrans de fumée envoyés par l'opposition. Ils ne viennent pas voter ou votent contre sous prétexte que voter à trois heures du matin est "ignoble" ; d'autres ne vont pas voter parce qu'ils estiment que leur place est en vacances… C'est facile de pointer du doigt la forme lorsqu'on a trop honte d'assumer qu'on peut avoir tort sur le fond. Ce sont ces attitudes qui ferment la porte aux évolutions possibles.

Que pensez-vous de la suppression de certains avantages des députés ? (régime de retraite calqué sur les autres régimes, tout comme le chômage, ou la fin de la gratuité des transports pour les anciens députés)

Ces avantages à mon sens ne peuvent plus être justifiés. On a un devoir d'exemplarité… Quand on demande à tout le monde de faire des efforts, c'est bien de commencer déjà par soi-même. 

De plus, ces avantages coûtaient à l'Etat, selon le Président de l'Assemblée, 800 mille euros par an, rien que sur les transports. C'est un chiffre conséquent pour des mesures injustifiables...

La dotation des collectivités locales va baisser de 13 milliards sur toute la France et de 50 millions sur Besançon. Quelles conséquences cela aura-t-il sur la vie des Français ? 

On se sert la ceinture à tous les niveaux. Il faut que l'on fasse des efforts, mais pas seulement dans les collectivités. La Sécurité Sociale se verra rationalisée, les Ministères n'auront pas de rallonges…  

Une promesse de campagne du Président était que le déficit public ne dépasse pas 3% du PIB, il faut agir en conséquence. J'aimerais bien dire aux gens "on a de l'argent et on va le distribuer", mais ce n'est malheureusement pas le cas. La dette va finir dans les bras de nos enfants. Si on continue à ce rythme, on file tout droit vers les situations de la Grèce et de l'Italie. Et le risque est d'autant plus grand avec les reprises de croissance dans la zone euro, qui pourraient entraîner une hausse des taux d'intérêts du remboursement de la dette…

Aussi, il est nécessaire qu'on puisse respecter nos budgets par pur principe. C'est de l'argent public, qui provient de nos impôts et de ce que l'on paie au quotidien. Il faut que cet argent soit rationnalisé, on ne peut pas continuer à vivre à crédit sans arrêt.

Le vote de la loi a été reporté au mercredi 9 août ; qu'est-ce que cela implique pour votre départ en vacances ? Est-ce que cela vous gêne ? 

Personnellement, cela ne me fait rien. Je ne prends habituellement aucune vacance en août. Et puis, j'ai été élue sans savoir comment ce système (cf. les vacances des députés) fonctionnait, je ne m'attendais pas spécialement à en avoir.

De plus, je ne suis en poste que depuis le 18 juin. Je ne vais pas me mettre à réclamer des congés... Ça ne se passe pas comme ça dans le privé, je ne vois pas pourquoi je commencerais à me plaindre maintenant. Je ne vais pas dire "ah non au 1er août j'arrête, j'ai mes vacances." Ma priorité est ma mission d'élu. J'estime qu'il faut que je sois à l'Assemblée Nationale lorsqu'il s'y passe quelque chose, donc j'y serai.

Après évidemment, pour les députés qui ont des enfants, c'est déjà certes plus compliqué… Mais je pense que c'est le lot quotidien des français, de devoir s'organiser pour aller travailler et parfois sans pouvoir gérer ses vacances. Pour moi, l'important c'est de voter cette loi. Il serait dommage d'avoir tant fait ces deux dernières semaines, avoir eu tant de débats, de discussions... Pour ne pas réussir à la faire passer. 

Pourquoi pensez-vous que la popularité d'Emmanuel Macron a fait une telle chute dans les sondages ?  (Le Président n'est plus qu'à 40% d'opinions favorables contre 64% en juin selon un récent sondage IFOP)

Cela s'explique par une part de politique pure : l'opposition, même si elle avait de toute évidence très envie de partir en vacances (cf. la polémique sur leurs vacances repoussées) était très active sur les réseaux. 

Mais aussi, Emmanuel Macron aurait pu garder une côte de popularité s'il n'avait rien fait. Quand on agit, cela soulève forcément des réactions et quoi qu'il arrive, il y en aura des négatives. D'autant plus s'il y a des antagonismes forts, très représentés à l'hémicycle : une partie sera toujours insatisfaite. 

Evidemment, des concessions sont faites et des décisions sont tranchées, mais cela dessert parfois l'un ou l'autre groupe, qui accuse alors la majorité de ne pas aller au bout des choses. A nous aussi de montrer le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, et cela passera par d'avantage de pédagogie… 

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

circo2501

Législatives 2022 : les candidats de la majorité présidentielle ne lâchent rien

Dans les deux premières circonscriptions du Doubs, Laurent Croizier (Modem) et Éric Alauzet (Renaissance), les deux candidats "Ensemble !" de la majorité présidentielle, battent la campagne pour chercher les électeurs et convaincre. Tous deux brandissent le risque des dangers de "l''extrême gauche".

Législatives 2022 : Marie-Guite Dufay apporte son soutien à Séverine Véziès (Nupes)

La présidente socialise de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay a décidé de soutenir la candidate de la nouvelle union écologique et sociale qui sera face à Laurent Croizier (Ensemble ! Majorité présidnetielle) dimanche 19 au second tour. 

Législatives 2022 : “aucune voix” pour Mme Véziès selon Michel Vienet (LR)

Le candidat Les Républicains de la première circonscription du Doubs a terminé en quatrième position avec 4.075 voix pour 11 % des suffrages ce dimanche à l'issue du premier tour. Il appelle à faire barrage aux extrêmes, "donc aucune voix pour Madame Véziès" explique-t-il.

Laurent Croizier, candidat à la Majorité présidentielle sur la 1re circonscription du Doubs

Portrait • Militant actif à la Majorité présidentielle , Laurent Croizier, 47 ans, se présente aux élections législatives dans la 1re circonscription du Doubs. Lors du premier tour le candidat est arrivé en deuxième avec 26,75%.

Politique

Budget : à Besançon, le Nouveau Front Populaire local milite contre un projet budgétaire “destructeur”

Le NFP local, ainsi que des associations et syndicats locaux qui soutiennent le programme du Nouveau Front Populaire, ont décidé d'organiser conjointement une conférence de presse jeudi 21 novembre à Besançon afin de dénoncer le budget du gouvernement Barnier et affirmer que d’autres choix sont possibles. Celles-ci ont notamment été présentées à l’intérieur d’une proposition de "contre-budget"émanant du NFP.

Agriculture : Annie Genevard sur le terrain d’une filière mobilisée

La ministre de l'Agriculture effectue jeudi 21 novembre 2024 dans le Pas-de-Calais sa première visite sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, la mobilisation semblant désormais surtout se circonscrire aux actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale. A Besançon, elle a rappelé vendredi dernier son soutien à la filière.

Budget Sécu : le Sénat vote une nouvelle “contribution” de 7h de travail sans rémunération par an

Faire travailler tous les actifs sans rémunération pendant sept heures de plus par an pour renflouer la Sécurité sociale ? C'est la mesure choc adoptée mercredi 20 novembre 2024 par le Sénat, qui plaide pour cette "contribution de solidarité" censée rapporter 2,5 milliards d'euros chaque année au secteur de l'autonomie.

Agriculture, mobilité, tourisme… Plus de 134 millions d’aides régionales votées en commission permanente

La commission permanente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté s’est tenue vendredi 15 novembre 2024. Les élu(e)s ont voté pour 134,2 millions d’euros d’aides en faveur du territoire. Focus sur quelques dossiers.

À Besançon, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard annonce des mesures exceptionnelles

Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, s’est rendue à titre personnel à Micropolis Besançon à l’occasion de Vache de Salon vendredi 15 novembre 2024. Aux côtés de Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, elle a annoncé que l’Etat et la Conseil régional allaient mettre oeuvre des mesures exceptionnelles face aux difficultés rencontrées dans la gestion des dossiers du FEADER.

Dominique Voynet en désaccord avec Annie Genevard sur la question des produits phytosanitaires

Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, a indiqué dans un post Facebook le 14 novembre 2024 la création "d’un comité des solutions". Dominique Voynet, la députée du Doubs, dénonce lesdites solutions trouvées sur l’utilisation des produits phytosanitaires et des dérogations accordées.

Anne Vignot porte plainte contre Alexandra Cordier et l’ancien maire de Besançon

Suite aux 94.000€ perçus par Alexandra Cordier, collaboratrice de Jean-Louis Fousseret, lors de son licenciement le 1er janvier 2020, l’actuelle maire de Besançon, Anne Vignot, a tenu à porter plainte au nom de la Ville. Pour rappel, la somme qu’a reçue A. Cordier a été révélée dans un rapport d’observations de la Chambre régionale des comptes qui a été rendu public lors du dernier Conseil municipal.

Licenciement d’Alexandra Cordier de la Ville de Besançon : une enquête préliminaire est ouverte pour ”détournement de fonds publics”

Dans son rapport d’observations définitives pour la commune de Besançon, la Chambre régionale des comptes, dont le rapport a été rendu public lors du dernier conseil municipal de Besançon, met en avant la somme de 94.000€ perçus par Alexandra Cordier lors de son licenciement, alors collaboratrice au cabinet du maire de l’époque, Jean-Louis Fousseret, en 2019.

L’Assemblée rejette le projet de budget 2025, le gouvernement se tourne vers le Sénat

Les efforts de la gauche n’y ont rien fait : la version « NFP compatible » du projet de budget 2025 a été rejetée mardi 12 novembre 2024 à l’Assemblée, notamment par les voix de la coalition gouvernementale et du Rassemblement national, l’exécutif pouvant désormais envoyer son texte vers un Sénat à la composition plus favorable.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -3.21
nuageux
le 22/11 à 06h00
Vent
1.25 m/s
Pression
1010 hPa
Humidité
97 %