Face au retour du loup la confédération paysanne BFC avance des propositions « pragmatiques »

Si la cohabitation est jugée "très compliquée voire impossible" en l’état actuel par la confédération, le syndicat avance néanmoins, dans son communiqué de presse daté du 30 juin 2023, des revendications "réalistes, susceptibles de rassembler autour d’avancées pragmatiques".

Image d'archive (14 octobre 2018) © Fédération des chasseurs du Jura

La confédération n’entend pas prôner le zéro attaque "comme le font la Chambre régionale d’agriculture et une partie des syndicats agricoles" ni laisser entendre qu’il "suffirait de généraliser le modèle d’Agriculture paysanne et de protéger les troupeaux, pour que la cohabitation avec les loups soit possible" qu’elle estime "tout aussi illusoire".

La confédération paysanne se dit plutôt "aux côtés des éleveurs et de leurs élevages plein-air, qui répondent aux enjeux de société que sont le bien-être animal, le maintien des paysages et de la biodiversité, l'économie rurale et la production d’une alimentation locale de qualité". C’est dans cet optique qu'elle entend porter ses revendications.

De plus en plus d'élevages impactés

Selon le syndicat, la présence des loups impacte "avant tout l’élevage plein-air", la prise en charge des conséquences "tant humaines, techniques qu’économiques et l’anticipation autant que possible", relèvent pour elle d’un choix que "toute la société doit assumer sans détours". La confédération paysanne avance également le fait que de plus en plus d’élevages "de toutes sortes" sont impactés et que ceux-ci ne "bénéficient toujours pas de réelles perspectives d’adaptation fiables". 

Sur ce point, si elle reconnait avoir obtenu en 2020 "l’anticipation des aides aux chiens de protection sur toute la région", elle regrette que "les définitions administratives de la « protégeabilité » des troupeaux excluent bon nombre d’élevages plein-air" tels que les bovins, volailles, porcins et équidés. 

Vers la multiplication des élevages hors sols ?

Pour la confédération, le risque est de voir disparaitre "des fermes dans certains territoires" en raison des impasses techniques majeures, du stress engendré ou encore des préjudices économiques au profit d’une "accélération de l’industrialisation de l’agriculture et à la multiplication des élevages hors-sol". C’est donc pour éviter cela qu’elle demande aux pouvoirs publics d’ "assumer leurs responsabilités, en protégeant davantage l’élevage herbager".

À ce titre, la confédération paysanne dresse une liste de cinq revendications syndicales :

  1. Une communication transparente, rapide et systématique sur la présence des loups, les constats de dommage et les aides disponibles, et ce à destination de tous les syndicats agricoles et de tous les éleveurs.
  2. Un soutien des services de l’Etat, des Établissements publics et de la MSA, à la hauteur des difficultés psychologiques, techniques et financières rencontrées par les éleveurs face aux loups.
  3. Des dispositifs de protection des troupeaux adaptés aux réalités de terrain et dont la nécessité doit être reconnue par tous.
  4. Des prélèvements de loups efficaces, sous la responsabilité de l’État, partout où la diminution immédiate de la pression de prédation est nécessaire.
  5. Une implication renforcée des Chambres d’agriculture sur la question de la prédation auprès des éleveurs et des candidats à l’installation.
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