"Élan de solidarité hors norme, ces bénévoles ont utilisé leurs fournitures, leurs machines, leurs fils et leurs élastiques pour réaliser plus de 4500 masques à ce jour pour des structures telles que des cliniques, CHU, maisons médicales, foyers, pompiers, écoles...", souligne l'instigateur de la cagnotte, Emmanuel Dumont, conseiller municipal à Besançon, qui se charge notamment de livrer des masques et de trouver des matériaux pour les couturières.
Pour lui, "Il est nécessaire de rendre visible ce travail de l'ombre, invisible et extraordinaire. La cagnotte servira à doter en matériel acheté chez deux commerçantes qui dès le début furent aux côtés de ces plus de 50 bénévoles..."
Collectivement sous l'égide du groupe Facebook Couturières et Couturiers Solidaires Doubs-Besançon les fonds récoltés seront affectés "à celles et ceux qui ont mouillé la chemise des heures durant, des jours et des semaines durant pour pallier l'incurie des dotations de masques".
Un élan de solidarité né avant le confinement à Besançon
Quelques jours avant le confinement, lorsque la pénurie de masques de protection dans le secteur médical s'est fait ressentir, des couturières professionnelles de Besançon, dont Viviane Millerand, couturières professionnelle bisontine, se sont concertées pour dire "ce n'est pas possible, il faut qu'on fasse quelque chose !" C'est alors qu'elle publie sur Facebook la photo d'un masque en tissu respectant les normes de protection qu'elle avait fabriqué, "après ça, des amis m'en ont demandé, puis des éducateurs… et des infirmières !" nous raconte-t-elle.
En même temps, dans la France entière, de nombreuses couturières ont eu le même éclair de génie et ont créé des communautés de couturières régionales, départementales et ainsi organiser la fabrication de masques pour le personnel soignant. "On a toutes eu la même idée, c'est dingue la télépathie entre couturières" se réjouit Viviane.
Elle a donc créé un groupe sur Facebook pour réunir les couturières de Besançon et du Doubs pour se donner des idées, des patrons, des tutoriels, des astuces pour trouver du matériel, etc. C'est une cinquantaine de couturières et deux couturiers qui a œuvré et qui oeuvre toujours aujourd'hui pour fournir plusieurs milliers de masques au personnel soignant, à des associations, mais aussi à de nombreuses autres structures et agents tels que des agents de station d'épuration, des éboueurs, la protection de l'enfance, etc. en demande.
Vendredi 8 mai, le nombre de masques fabriqués par ces 50 couturières et couturiers atteindra les 5000.
La ville de Besançon, l'une des rares collectivités françaises à rémunérer des couturières professionnelles
Mais bien sûr, tout cela a un coût ! Et malgré cela, "il était inconcevable pour moi comme pour mes consoeurs de faire payer ces masques aux soignants, aux caissières, à celles et ceux qui étaient en première ligne, qui devaient aller travailler sur le terrain", nous confie Viviane.
C'est là qu'est intervenu Emmanuel Dumont pour motiver des élus à mettre la main au porte-monnaie pour rémunérer les masques commandés par les collectivités, dont la ville de Besançon. Les couturières professionnelles pourront être payées pour le stock de masques qu'elles livreront à la ville. La ville de Besançon est d'ailleurs l'une des rares collectivités françaises à rémunérer des couturières professionnelles pour des masques.
Du côté des couturières amateures, la cagnotte leur sera attribuée.
- Pour donner un coup de pouce, rendez-vous sur www.cotizup.com/pourlescouturieresinvisibles