Explosion du nombre de demandes d'AMP : appel aux dons de spermatozoïdes et d'ovocytes en Franche-Comté

Publié le 28/06/2022 - 17:16
Mis à jour le 03/07/2022 - 17:27

APPEL AUX DONS • Une grande campagne de sensibilisation au don de gamètes se déroule partout en France pour encourager la population à donner ses spermatozoïdes et ses ovocytes afin de répondre à une demande plus forte que jamais suite à la loi bioéthique votée en août 2021 pour l’assistance médicale à la procréation (AMP). Dr Oxana Blagosklonov, responsable du centre d’études et de conservation des oeufs et du sperme (CECOS) au CHU de Besançon nous en parle…

Les 15 dernières années avant la loi permettant à toutes les femmes de France, en couple ou non mariées, d’avoir accès l’assistance médicale à la procréation, le CECOS de Franche-Comté dont le siège est à Besançon, avait pris en charge environ 300 couples pour donner la vie à 200 enfants. Depuis la loi du 2 août 2021, la demande a explosé : en seulement 10 mois, le CECOS a reçu 250 demandes de premier rendez-vous. Dr Oxana Blagosklonov admet que l’ "on savait qu’il allait y avoir plus de demandes, mais à ce point-là…".

18 millions de donneurs et donneuses potentiels

Face à ce constat et à cette demande en très forte augmentation, l’agence de la biomédecine - relevant du ministère de la Santé -, a lancé une vaste campagne de sensibilisation au don de gamètes dans l’Hexagone. L’objectif est d’informer les futurs donneurs et donneuses sur les conditions de dons, ainsi que les enjeux de l’AMP et du don de gamètes. Selon l’Insee, 82% des Français se disent favorables au don de gamètes, mais la réalisation du don est freinée notamment par le manque d’information - soulevé par 86% d’entre eux.

En parallèle, en 2021, moins de 900 femmes âgées de 18 à 37 ans ont donné leurs ovocytes, et moins de 600 hommes âgés de 18 à 44 ans ont donné leurs spermatozoïdes dans 25 CECOS de France (sur 29 centres). Un nombre de dons en hausse par rapport aux années précédentes, qui reste toutefois en deçà de la demande, et impose aux bénéficiaires un délai d’attente de plusieurs mois, voire parfois plusieurs années. Pour Dr Oxana Blagosklonov, "le délai raisonnable est d'un an, mais si on ne trouve pas assez de donneurs, ce délai pourrait être multiplié par 2 ou 3", déplore-t-elle.

Avec 8 millions de femmes entre 18 et 37 ans et 10 millions d’hommes entre 18 et 44 ans - selon l’Insee -, la France compte plus de 18 millions de donneurs de gamètes potentiels.

Ce qu’il faut savoir…

Tous les hommes et toutes les femmes peuvent tenter de donner leurs gamètes à condition de remplir plusieurs critères :

  • Être âgé entre 18 et 47 ans pour les hommes
  • Être âgé entre 18 et 37 pour les femmes
  • Être en bonne santé
  • Ne pas avoir de maladie connue transmissible (les donneurs sont soumis à des tests de sécurité sanitaire dans tous les cas)

À noter que tous les donneurs ne sont pas éligibles au don.

Les dons sont réalisés dans l’anonymat. La loi relative à la bioéthique du 2 août 2021 permet cependant d’apporter des réponses aux personnes issues de dons de spermatozoïdes ou d’ovocytes qui se posent des questions sur leurs origines. À partir du 1er septembre 2022, elles pourront, à leur majorité et si elles le souhaitent, demander l’accès aux données non identifiantes du donneur ainsi qu’à son identité. 

Donner des gamètes ne veut pas dire être parent !

Le Dr Oxana Blagosklonov rappelle que ce n’est parce qu’un homme donne ses spermatozoïdes ou une femme donne ses ovocytes qu’ils deviennent parents. « Les donneurs ne sont pas au courant que leurs gamètes ont été donnés, les receveurs ne savent pas qui donne, tout est réalisé dans l’anonymat ». De plus, « lorsque de futurs parents font la démarche de recevoir un don de gamètes, ils signent un document chez le notaire reconnaissant par anticipation l’enfant. » 

Si dans le cadre de la loi relative à la bioéthique une personne majeure souhaite obtenir des informations sur le donneur, elle ne cherche pas un parent, mais des réponses. « Par exemple, la personne a les yeux marrons alors de ses parents ont les yeux verts ou bleus, pourquoi cette personne a un attrait pour la musique alors que sa famille n’en a pas du tout, etc. », indique Dr Blagosklonov.

Comment donner vos gamètes ?

Si vous souhaitez faire don de vos spermatozoïdes ou ovocytes ou embryons, il suffit de contacter le secrétariat du CECOS de Besançon ou de se rendre sur le site de l’agence de biomédecine pour prendre un premier rendez-vous avec un biologiste bien sûr et un psychologue dans le cas où vous n’avez jamais eu d’enfants. 

Si le donneur est un homme, il est amené à revenir au centre quatre à cinq fois pour réaliser les prélèvements en fonction de ses disponibilités en semaine, entre midi et 14h, etc. 

Les prélèvements seront soumis à un contrôle de sécurité sanitaire de don pour savoir s’il pourra être distribué. 

Si le donneur est une femme, le don nécessite un traitement de stimulation pendant une dizaine de jours et un rendez-vous avec l’équipe pluridisciplinaire du CECOS. Le prélèvement d’ovocytes se réalise lors d’une petite intervention sous anesthésie locale. 

Les frais et l’arrêt de travail sont pris en charge par la sécurité sociale. De plus, l’employeur doit donner la journée d’absence au donneur ou à la donneuse.

L’anonymat, la gratuité et le volontariat sont les grands principes sur lesquels reposent le don de gamètes et l’accueil d’embryons. La nouvelle loi de bioéthique de 2021 prévoit qu’à partir du 1er septembre 2022, tout donneur consente à l’accès à ses données non identifiantes et à son identité avant de réaliser un don. La personne issue d’un don pourra, dès sa majorité et si elle le souhaite, avoir accès aux données non identifiantes du donneur ou à son identité en faisant la demande auprès du centre où l’AMP a été réalisée ou de la commission d’accès aux données placée auprès du ministère des Solidarités et de la Santé.

Infos +

La prochaine campagne de sensibilisation au don de gamètes se déroulera du 5 septembre au 19 octobre 2022

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