"Ce document n’aurait jamais du être validé au regard de la situation de la piste, par respect pour les usagers du service proposé", selon Serre Vivante. Et d’ajouter : "Si la planète absorbe une grande quantité de CO2, principalement via les forêts et les océans, cela ne permet plus depuis plusieurs décennies déjà de compenser les gaz à effet de serre émis par les activités humaines qui déséquilibrent le cycle naturel du carbone… L’emballement du changement climatique, l’inaction malgré les alertes de nos scientifiques, font qu’il est sans doute bientôt trop tard pour organiser la transition et qu’il devient urgent de bifurquer !"
L’association précise que "prendre l’avion est l’une des activités les plus polluantes : les émissions d’un seul vol, pour un passager, dépassent ce qu’émet une majorité d’humains en un an, toutes activités confondues. Voler n’est pas compatible avec un mode de vie bas carbone."
En quoi les liaisons aériennes opérées depuis Tavaux, essentiellement vers Porto ou Marrakech, seraient-elles indispensables au développement économique et à la création d’emplois en Bourgogne Franche-Comté ? - Serre Vivante
Pour l’association, "beaucoup de nos décideurs publics cherchent (encore) à (se) convaincre de la prétendue nécessitée de développer la desserte aéronautique d’une région qu’ils considèrent comme « enclavée »". Le ton est donné : "la desserte aérienne de la petite ville de Dole est considérée comme « vitale ». En quoi les liaisons aériennes opérées depuis Tavaux, essentiellement vers Porto ou Marrakech, seraient-elles indispensables au développement économique et à la création d’emplois en Bourgogne Franche-Comté ?", se demande Serre vivante, "L’absence de desserte aérienne compromettrait la compétitivité des entreprises qui y sont installées ? C’est oublier qu’à part les îliens, tous les habitants de France métropolitaine ont un accès direct à l’ensemble du réseau routier national dont la longueur totale dépasse le million de kilomètres et, via ce réseau, aux autres modes de transport, ferroviaires et aériens."
D’après les données exposées par l’association, "la densité du réseau routier français qui atteint près de 2 km de route par km2, est supérieure à celle de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie ou du Royaume-Uni. Plus de 93% de la population se trouve à moins de deux heures d’un aéroport connecté à au moins un hub intercontinental : à l’heure du TGV et du réchauffement climatique, peut-on raisonnablement vouloir un aéroport à sa porte, pour tout le monde ?"
Et de conclure : "Face à l’urgence climatique et à l’érosion sans précédent de la biodiversité du fait des activités humaines, il revient aux associations de protection de la nature et de l’environnement d’assumer leur responsabilité de lanceurs d’alertes pour tenter de préserver la santé et les conditions de vie de tous."