Christophe Gomart, ex-militaire au CV bien garni, a quitté le treillis pour endosser le costume d’homme politique et fait aujourd’hui figure de candidat numéro 3 sur la liste LR des élections européennes. Adoubé par le patron des Républicain Eric Ciotti, il représente pour le sénateur Jacques Grosperrin un candidat "qui n’est pas simplement dans les coins feutrés" mais "qui a été confronté en première ligne avec la réalité des choses de la vie".
Dans un contexte européen tendu et après 36 ans passés dans l’armée, le candidat apparaît comme un gage de crédibilité pour Les Républicains lorsqu’il s’agit de traiter des questions internationales. Et lorsqu’on lui demande de dresser le constat actuel, l’homme n’est pas tendre : "On a une France qui de mon point de vue tend à disparaitre, dans laquelle on voit que notre pays n’a aucune vision, aucune stratégie (…) on est inaudible sur le plan international".
"Réinventer nos frontières"
Le ton reste le même lorsqu’il aborde des sujets chers à la droite : "sur le plan de la sécurité intérieure on voit bien le résultat avec aujourd’hui des assassinats presque tous les jours. On a une immigration légale et illégale qui est complètent folle". Le candidat a d’ailleurs rappelé qu’il fallait "réinventer nos frontières" car "on ne peut pas accueillir tout le monde" et a parlé d’"une disparition de ce qui fait l’identité française".
Pas de quoi étonner Matthieu Bloch, le secrétaire LR départemental du Doubs et maire de Colombier-Fontaine qui estime que Christophe Gomart incarne "parfaitement les valeurs de la droite et de l’autorité qui manque tellement à notre pays aujourd’hui".
Après avoir "mené le le combat dans différents pays" le candidat souhaite aujourd’hui apporter son expérience du terrain pour "aller défendre la France et les intérêts des Français au sein du parlement européen" et avoir des représentants majoritaires au sein du Parti populaire européen (PPE). Ce parti dans lequel se retrouve "la vraie droite européenne" et dans lequel il faut être "si l'on veut peser" selon lui.
"Les gens pensent aujourd’hui que les États-Unis inventent, que la Chine produit et que l’Europe réglemente"
Pour Christophe Gomart c’est bien là "qu’il y a un vrai combat à mener". "Les Français ne mesurent pas réellement ce que représente l’Europe", et pour Christophe Gomart, il est nécessaire "d’autoriser une véritable liberté d’entreprendre, d’aller et venir, de s’exprimer". S’il n’y a pas cette liberté, "les gens pensent aujourd’hui que les États-Unis inventent, que la Chine produit et que l’Europe réglemente". C’est pour lui, en prônant un fonctionnement avec moins de normes et moins de règlement que l’on obtiendrait une "France forte, souveraine dans une Europe plus puissante face à la résurgence des empires".
Après avoir comparé l’Europe à "un pot de miel qui est la cible de tout le monde", Christophe Gomart a précisé le besoin de "redéfinir une architecture de sécurité européenne" mais s’est opposé à la mutualisation de la dissuasion nucléaire. "La dissuasion nucléaire c’est le domaine de l’ambiguïté" a répondu le candidat après avoir évoqué les récents propos d’Emmanuel Macron sur l’arme nucléaire. L’homme rejette également le concept de "souveraineté européenne" à laquelle il "ne croit pas du tout". "La souveraineté est liée à un peuple. C’est lui qui élit démocratiquement son chef d’État ou un parlement et je ne vois pas de peuple européen aujourd’hui" a-t-il ajouté.
Les médias "en partie responsables" du manque de popularité LR ?
Si Les Républicains n'ont actuellement pas le vent en poupe d'après les derniers sondages (7% d'intention de vote), la faute est en partie à mettre au crédit des médias qui "sont en partie responsables de ça" selon Christophe Gomart. "On voit bien que l'on est en train d’essayer de monter la liste de Glucksmann face à Valérie Hayer pour que Glucksmann dépasse dans les sondages Valérie Hayer" ceci dans le but de "bien montrer au président qu’on ne veut plus de lui". Une instrumentalisation des médias qui d'après le candidat agit à la décharge des Républicains dont "on parle finalement peu". Le candidat a toutefois nuancé ses propos "est-ce lié à un manque de visibilité ou effectivement une volonté de certains de monter un autre par rapport à un autre ? Ce n'est qu'une réflexion de ma part, je suis nouveau dans le monde politique mais je regarde ça d’un oeil très intéressé" a-t-il simplement conclu.