38°C à l’ombre
Brumisateurs, piscines en plastique, tonnelles de fortune et cargaisons de bouteilles d'eau: les fêtards, dont les tentes s'étendent sur des kilomètres, sur une vaste pelouse sans aucun arbre, affrontent la chaleur avec ingéniosité. "Je ne sais pas comment on aurait fait sans cette piscine, c'est intenable", soupire Jérémy Lartot, 23 ans, affalé dans un bassin en plastique qu'il a spécialement apporté pour l'occasion.
"On préfère quand même la canicule..."
Ce campeur originaire de Haute-Saône dit s'hydrater beaucoup, "car l'alcool c'est bien, mais avec cette chaleur, l'eau c'est indispensable". Pour affronter les températures - 38 degrés à l'ombre relevés samedi -, les organisateurs du festival de musiques actuelles ont installé un brumisateur géant, avec des hélices et des tuyaux d'arrosage, à côté de la grande scène.
Au camping, d'autres dispositifs de ce type ont été mis en place. "Dommage qu'ils n'envoient pas assez d'eau, mais l'idée est sympa, ça fait du bien", lancent deux Jurassiennes en mini-shorts et T-shirts mouillés. Fanny Tresy, 25 ans, et sa copine Cindy Cassabois 24 ans, ont également "prévu des pistolets à eau pour se rafraîchir en s'amusant pendant les concerts". "On a testé les deux extrêmes : l'année dernière, on pataugeait dans la gadoue, avec des bottes en caoutchouc et des K-way, et cette année c'est la canicule", rigolent-elles, confiant "préférer la canicule".
Des points gratuits d'eau potable ont aussi été mis à disposition des festivaliers et, contrairement aux autres années, les douches sont ouvertes 24 heures sur 24 au camping.
Depuis samedi, les festivaliers se déplacent avec de l'eau à travers les allées du camping, dans des bouteilles, des seaux, sur de petits chariots ou même dans de simples sacs plastique.
Pas plus d'insolations que les autres années
Les secouristes et le Samu sont mobilisés. "Vu la chaleur, ça aurait pu être catastrophique, mais comme il fait chaud depuis une semaine, les gens ont eu le temps de s'habituer à la chaleur et d'anticiper", note le Dr Sandra Deleule, responsable du dispositif du Samu aux Eurockéennes. "Finalement, il n'y a pas plus de coups de chaud et d'insolations que les autres années", ajoute l'urgentiste. Samedi à 13 heures, le Samu avait enregistré près de 250 interventions, dont 80 % de "bobologie" et cinq personnes transférées à l'hôpital, pour des blessures de type entorse.
"Les messages de prévention -diffusés par l'organisation via les réseaux sociaux- ont été respectés et beaucoup de campeurs sont des habitués des festivals, ils savent qu'ils doivent se protéger s'ils veulent profiter à fond des concerts", dit Antoine Vincent-Viry, responsable des secouristes de la Croix-Rouge au camping.
Dès 8h du matin, ceux-ci arpentent les allées du campement pour voir si un festivalier imprudent ne s'est pas endormi au soleil. Selon M. Vincent-Viry, "les gens sont plutôt responsables, mais il y en a toujours qui se font surprendre à cause de la fatigue, de la marche ou parce qu'ils s'endorment sous la tente en plein soleil".
"Sauve ta peau", l'association des dermatologues du Territoire de Belfort, a par ailleurs prévu de distribuer 6.000 chapeaux et autant d'échantillons de crème solaire pendant trois jours, pour sensibiliser aux méfaits du soleil les 100.000 visiteurs attendus en trois jours sur le site des Eurockéennes.
(Avec AFP)