MaCommune : pourquoi avoir décidé de réaliser cette étude ?
Sandrine Eme : "Cette année, la France fête les 80 ans des congés payées c’était donc l’occasion de s’intéresser aux vacances des familles du Doubs. De plus, l’UDAF du Doubs a en son sein de nombreuses associations familiales qui sont mobilisées autour de la question des aides aux vacances et aux temps de loisirs. Le comité de pilotage des enquêtes annuelle a donc opté pour ce thème avec un angle vraiment famille".
Quels sont les impacts des vacances et du temps de loisirs sur la structure familiale ?
S.E. : "Cette enquête met en évidence que les loisirs structurent la vie familiale, d’ailleurs c’est aussi par ce biais-là que s’exerce l’éducation des enfants. En général, les membres de la famille ont des activités hors de la cellule mais suite à notre étude, nous avons pu remarquer que tous appréciaient avoir des moments privilégiés ensemble. Ces temps réguliers permettent de solidifier les liens et de sortir du quotidien parfois stressant. Ce sont 3 000 familles dont les enfants étaient âgés de 3 à 15 ans qui ont été interrogées. Il nous a semblé évident qu’un départ en vacances ou la mise en place de temps de loisirs avec des enfants en dessous de 3 ans n’était pas cohérente. Souvent à ce jeune âge, les parents rencontrent des "contraintes techniques" pour se déplacer. Quant aux jeunes de plus de 15 ans, ils passent en général moins de temps avec leurs familles même pendant les vacances ; c’est le temps de l’émancipation".
La question financière du départ en vacances se pose-elle ?
S.E. : "Concernant les vacances on note qu’à travers l’enquête s’il n’y a pas de départ en vacances, des frustrations et même des tensions naissent entre parents et enfants. En parallèle, on constate que les familles qui partent en séjour sont souvent celles qui pratiquent régulièrement des activités de loisirs ensemble. C’est un peu comme si elles avaient une culture du temps de détente familiale.
32 % des familles qui ont répondu à notre enquête ont indiqué que si elles ne partaient en vacances c’étaient avant tout dû à des difficultés financières. Certaines d’entre elles n’avaient pas voyagé depuis 2 ans.
C’est pourquoi dans notre enquête nous avons aussi demandé aux familles si elles connaissaient certains dispositifs qui permettent aux plus modestes de partir en vacances. Nous nous sommes rendu compte que beaucoup d’entre elles n’étaient pas au courant des aides qui existaient. D’ailleurs les services publics proposent des accompagnements financiers mais le secteur privé aussi avec des comités d’entreprises par exemple. Ces derniers ne sont finalement pas plus connus des familles. Suite à cette étude, nous avons pensé qu'il serait intéressant de travailler sur la notion de centralisation de ces dispositifs."