Étonner la catastrophe, la nouvelle exposition du Frac à découvrir jusqu’au 30 mars 2025 !

Quoi de neuf ? • L’exposition Étonner la catastrophe, dont le titre est emprunté aux Misérables, rassemble cinq jeunes artistes : June Balthazard, Mégane Brauer, Mathilde Chavanne, Hippolyte Cupillard et Jordan Paillet qui tous ont fait leurs études à l’Institut supérieur des beaux-arts de Besançon (ISBA). Chacune et chacun, à sa façon embrasse de grands thèmes qui traversent l’œuvre de Victor Hugo. Ils évoquent ainsi, à travers leurs productions, l'enfance ou la jeunesse en proie à des questions actuelles d'ordre environnemental, sociétal et politique. Pour chacun des artistes qui composent cette exposition, il est proposé un dialogue avec une œuvre d’un autre artiste figurant dans la collection du Frac.

Visuel : June Balthazard, Millennials, 2022-2024, collection Frac Franche-Comté. © Adagp, Paris 2024.

June Balthazard

Millennials (2024) est composée d’un film vidéo tourné dans le Morvan et d’une sculpture. L’œuvre figure dans la collection du Frac Franche-Comté.

Pour sa réalisation, June Balthazard s’est inspirée du mouvement des jeunes pour le climat, créé en 2018 par Greta Thunberg, mais aussi de l’occu­pation par des écologistes, en 2020, d’une forêt vieille de 250 ans, la Dannenröder Forst, située en Allemagne dans le Land de la Hesse. L’artiste a imaginé une communauté d’enfants vivant en quasi-au­tarcie dans une forêt qu’ils s’emploient à défendre à l’instar des militantes et militants allemands. En ce sens, le film s’avère un récit d’anticipation qui se déroule dans un futur proche. Au péril de leur vie, les enfants s’opposent à une gestion industrielle de la forêt et notamment à la coupe rase, telle qu’elle se pratique notamment dans le Morvan, une aberration écologique ayant pour conséquence de dévaster en quelques minutes des hectares de forêt.

Visuel : June Balthazard, Millennials, 2022-2024, collection Frac Franche-Comté. © Adagp, Paris 2024.

Mégane Brauer

Dans son travail qui prend la forme de sculp­tures, d’installations et de textes, Mégane Brauer s’emploie à révéler les rapports sociaux de classe en mettant en lumière le vécu des personnes précarisées. L’artiste donne à voir ainsi les conditions de vie des personnes éco­nomiquement marginalisées à partir de leurs tranches de vie et témoignages, de leurs attentes, rêves et vexations, en empruntant à leurs décors, codes esthétiques et références culturelles, en détournant leurs objets, maté­riaux bon marché, et les paillettes dont elles se parent et qui les font rêver. Il en résulte une œuvre à l’esthétique clinquante, un univers féérique composés de rebuts, de plastique et de strass qui sous ses atours séduisants dénonce ce que la société cherche à invisibiliser.

Mégane Brauer, J’ai essayé d’être gentille, mais ça me tue de l’intérieur, 2020, vue de l’exposition De toi à moi, 2022, Fondation Fiminco, Romainville. © Mégane Brauer. Photo : Andreas B. Krueger - Studio Gomme

Hippolyte Cupillard

En brouillant les frontières entre réalité et fiction, Hippolyte Cupillard nous livre des films d’animation à l’univers onirique, au sein des­quels il aborde les thèmes de la fin de vie, de l’enfance dans sa relation au monde des adultes, de la passation qui s’opère entre les généra­tions, un monde en transition en somme. Un dessin mural, intitulé Les Rudérales, fait direc­tement écho au film intitulé La Chute qu’il vient d’achever. Il évoque la résilience et la vie qui reprend ses droits après le chaos. Dans l’expo­sition, le jeune artiste présente également deux autres films : La séance et L’île d’Irène.

Hippolyte Cupillard, Rudérales, 2024. © © Hippolyte Cupillard. Photo : Nicolas Waltefaugle
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