“#Et nous ?” : la CFDT Santé-sociaux du Doubs demande plus d’équité salariale

Le syndicat CFDT santé-sociaux lance une mobilisation dans toute la France et pour tout le mois d’octobre. Il souhaite que le Ségur continue à se décliner et que les mesures socles se généralisent à tous les acteurs mobilisés sur le terrain… Le syndicat devrait être reçu par le préfet ce 13 octobre 2020 dans la matinée. Il tiendra ensuite un stand place Granvelle à Besançon de 14h00 à 17h00.

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C'est la colère chez le syndicat qui s'insurge de ne pas avoir eu de réponse d'Olivier Véran, ministre de la Santé, suite à son courrier et ses sollicitations. Pour lui, les engagements pris lors du Ségur ne sont pas terminés. Norbert Marteau, secrétaire général adjoint CFDT Santé sociaux du Doubs, nous en parle... 

maCommmune.info : Votre syndicat alerte sur le fait que les secteurs publics et privés vont au-devant de grosses difficultés. Quelles sont-elles ? Et pourquoi ?

Norbert Marteau : "Nous sommes face à d'énormes difficultés, car il y a une différence de traitement entre les salariés ou agent public qui travaillent du côté sanitaire et ceux qui travaillent dans le médico-social (foyer d'accueil médicalisé, les services de soins à domicile). Nous avons des choses ubuesques. Par exemple à Gingey (NDRL : établissement public qui est un Ehpad, centre de rééducation, maison de retraite, foyer d'accueil médicalisé et SIAD), certains ont eu les 183 euros d'augmentation suite au Ségur et d'autres pas. Parfois dans le même bureau, des personnes sont rattachées au sanitaire donc ont eu l'augmentation et d'autre rattaché au secteur médico-social ne l'ont pas.

Ce qui est grave, c'est que les militants veulent partir et faire le même métier ailleurs que ce soit dans le public ou le privé. Nous avons déjà des problèmes de recrutement. En plus de ce sentiment d'injustice, il a des risques dans la gestion du personnel.

Nous sommes en colère, car dans le cadre du Ségur (et c'est signé), nous voulions des négociations pour le social et médico-social. Le gouvernement s'est engagé et depuis nous avons écrit deux fois et n'avons pas eu de réponses aux courriers. Il faut que les négociations continuent et que les mesures s'appliquent".

mC : Face à l'arrivée d'une deuxième vague de la Covid-19, comment voyez-vous les choses ?

Norbert Marteau : "Nous nous faisons du souci. Le gouvernement passe à côté de ce qui s'est passé en réalité. Lors de la première vague, il y a eu une mobilisation de tous les professionnels, tout le monde s'est serré les coudes. L'État a récompensé les méritants en donnant une prime uniquement pour les soignants qui ont été devant la covid-19. Nous, nous voulons que tout le monde soit revalorisé que ce soit les brancardiers, les techniciens... sans qui rien n'aurait été possible.

Face à cette deuxième vague, les équipes sont dégoutées. Les gens sont fatigués et je ne suis plus très sûr qu'ils seront solidaires. C'est quand même fou que les deux milliards de primes covid-19 sèment la zizanie ! À notre avis, il aurait fallu raisonner avec un esprit collectif. C'est pour cela que nous avons lancé le mouvement -"Et Nous ?"- "

mC : Le chef de l'État rendait visite le 6 octobre dernier à l'association "Œuvre de Secours aux Enfants (OSE)", il a été interpellé sur les conditions de travail par des soignants de l'hôpital Rothschild. Il a leur a notamment affirmé : "on va y arriver" et "ce n'est pas une question de moyens, mais d'organisation". Comment réagissez-vous face à ses propos ?

Norbert Marteau : "C'est l'illustration de ce que je dis. Ils sont à côté de la plaque dans l'analyse. Ils ont attaqué la revalorisation du secteur, mais comme cela fait 10 ans que l'ont tire sur la masse salariale...

Deuxième chose, ce n'est pas qu'une question d'organisation, même si elle doit être repensée. Là, nous avons une crise du secteur et un manque d'attractivité. Cela ne répond pas aux questions de moyens et d'effectifs. Nous n'arrivons pas à recruter".

Ce que le syndicat demande :

Infos +

Le syndicat CFDT santé-sociaux sera mobilisé le 13 octobre 2020 place Granvelle à Besançon (aucun appel à la mobilisation de masse n'a été lancé suite à la pandémie). Il sera possible de rencontrer des acteurs sur place de 14h à 17h00 afin d'échanger sur ces problématiques.

À cette occasion, les salariés pourront remettre une lettre au syndicat qui sera envoyée au Premier ministre pour une mise en place effective des négociations.

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