Estelle Mouzin : les fouilles déplacées au Château du Sautou, autre propriété de Fourniret

Publié le 23/06/2020 - 14:50
Mis à jour le 23/06/2020 - 14:50

Après une première journée sans résultat, les gendarmes ont repris les opérations de fouilles ce mardi 23 juin 2020 dans la matinée pour tenter de retrouver le corps d’Estelle Mouzin dans les Ardennes, sur l’immense domaine du Château du Sautou, autre ancienne propriété du tueur en série Michel Fourniret, à une dizaine de kilomètres de celle fouillée la veille.

Aux alentours de 8H00, des membres de l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie sont arrivés, avec un camion de la brigade fluviale, aux abords de ce domaine de 15 hectares situé sur la commune de Donchery, ont constaté des journalistes de l'AFP tenus à distance sur la commune voisine de Vrigne-aux-Bois

Sabine Kheris, la juge d'instruction parisienne, ainsi que les avocats de la famille d'Estelle Mouzin, Didier Seban et Corinne Herrmann, étaient également sur place. C'est dans cette propriété isolée entourée de bois accessible par une route forestière, achetée grâce au trésor du "gang des Postiches", qu'avaient été retrouvés en 2004 les corps d'Elisabeth Brichet, 12 ans, et de Jeanne-Marie Desramault, 22 ans, deux victimes du tueur en série.

De très grands moyens sont mis en oeuvre, des plongeurs, des géoradars, des drones. Ces recherches vont sûrement durer toute la semaine. "L'ensemble des points d'eau sont vérifiés sur la base des différentes déclarations qu'à pu faire Michel Fourniret", a affirmé à la presse Me Seban à la mi-journée, évoquant des moyens "des plus spartiates aux plus modernes".

Le tueur en série a "donné des indications qui paraissent suffisantes pour considérer que c'est un lieu suffisamment isolé, qu'il connaissait parfaitement, proche de son parcours vers la Belgique où il a déjà enterré deux victimes... On travaille sur des endroits ciblés parce qu'on connaît Michel Fourniret, c'est plutôt un partisan du moindre effort", a-t-il poursuivi.

A ce stade, il n'y a "pas de nouvelles découvertes", mais le domaine "est un terrain immense, plusieurs endroits ont été identifiés comme possibles pour y mettre un corps (...) On pense que ce domaine n'a pas livré tous ses secrets", a-t-il aussi dit évoquant "d'autres sites à vérifier", laissant entendre que les recherches pourraient se poursuivre en Belgique.

Pas de découverte majeure

Sous la houlette de la juge d'instruction, une cinquantaine de gendarmes et experts "pluridisciplinaires" sont mobilisés dans les Ardennes pour participer aux fouilles qui doivent durer plusieurs jours pour tenter de retrouver le corps d'Estelle Mouzin, disparue en 2003.

Elles ont débuté lundi dans l'ancienne maison de Fourniret à Ville-sur-Lumes, à une dizaine de kilomètres de Donchery, sans découverte majeure. Mardi matin, aucune recherche n'avait lieu dans cette maison dont l'accès n'était plus barré par la gendarmerie, selon un journaliste de l'AFP, mais Me Seban n'en a pas exclu de nouvelle. Régulièrement visitée par Fourniret jusqu'à son arrestation en 2003, cette propriété, que la locataire a pu réintégrer, n'avait encore jamais été fouillée.

Fourniret a été reconnu coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, et condamné à la perpétuité incompressible, avant d'être à nouveau condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux.

En février 2018, il a avoué avoir tué deux autres jeunes femmes dans l'Yonne, Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish, et après des années de dénégations, il a reconnu début mars le meurtre d'Estelle Mouzin, 9 ans, enlevée le 9 janvier 2003 alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes (Seine-et-Marne).

"Il est possible que cette image m'indispose ( ?) et je reconnais là un être qui n'est plus là par ma faute", avait-il déclaré à la juge. Mais "les circonstances, la suite, le déroulement, c'est dans les oubliettes", avait-il poursuivi, sans révéler l'emplacement du corps.

"Piste numéro 1" pour les avocats de la famille Mouzin, Fourniret a plusieurs fois été soupçonné, puis mis hors de cause. Mais son alibi avait été contredit en novembre 2019 par son ex-femme Monique Olivier, énième rebondissement d'un dossier criminel hors norme.

(Source AFP)

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