Les Francs-Comtois ont découvert le talent d’Estelle en 1999 lorsqu’elle a ouvert sa première boutique "Pensée de violettes", place de la République, dans sa ville de Pontarlier, après avoir travaillé chez le maître-fleuriste renommé Pierre Declercq à Paris. Très vite la jeune femme s’est distinguée des autres fleuristes par l’originalité et l’élégance de ses compositions florales et les distinctions sont arrivées (voir encadré ci-contre). Puis il y eut l’installation dans une grande et belle maison de deux étages rue Tissot, à deux pas de l’église Saint-Bénigne toujours dans la capitale du Haut-Doubs en 2003, un passage éclair par un atelier-boutique-appartement Grande-Rue à Besançon en 2008, et de 2009 à 2013 la période de l’atelier dans l’ancien couvent de la Visitation d’Ornans.
Davantage dans l’artistique, le conceptuel
En ce début d’année 2013, Estelle a choisi de transférer son activité franc-comtoise à Besançon, tandis qu’elle possède aussi un atelier dans la tour du château de Beire-le-Châtel, aux portes de Dijon où elle réside désormais. "Je suis Franc-Comtoise et je voulais absolument garder quelque chose en Franche-Comté. J’aurais vraiment été attristée si j’avais dû partir complétement", assure-t-elle.
A Besançon, son nouvel atelier "Destin d’une brindille", sis dans la cour d’un immeuble ouvrant sur la place De Lattre-de-Tassigny (ancienne place du Jura), lui permet d’accueillir les participants à ses ateliers et stages, mais lui sert aussi de show-room pour ses créations. Rien à voir avec des compositions florales classiques ou même avec les réalisations de ses débuts. "Depuis quinze ans, j’ai fait le tour de ce qui est traditionnel. Je suis maintenant beaucoup plus dans l’artistique, le conceptuel, indique Estelle, qui bénéficie du statut d’artisan d’art et appartient au réseau Ateliers art de France. Je travaille la matière végétale, ainsi que deux matériaux liés au végétal : le papier, que je crée moi-même après avoir appris la technique auprès d’un maître japonais, et la porcelaine, dont j’ai également appris la technique avec un maître-céramiste sur Paris. J’utilise toujours beaucoup d’éléments naturels de chez nous : les sangles d’épicéas, les petit rochers troués du mont d’Or, les végétaux que je récolte lors de mes herborisations…"
"On peut tout faire avec du végétal"
Tableaux, sculptures, luminaires, rideaux, parois, paravents, cages à oiseau…, Estelle réalise selon son inspiration beaucoup de choses pérennes, en lyophilisant les végétaux. "Je reste souvent dans le blanc, le vert, le caramel, le chocolat", précise-t-elle. En fleurs naturelles, elle n’intervient désormais que très peu, pour des événements bien précis, des architectes d’intérieur ou quelques particuliers mais dans ce dernier cas dans un cadre très intimiste. "J’adore faire par exemple des mises en scène de tables", confie-t-elle.