En 2010, année sur laquelle porte l’étude de l’INSEE rédigée par Florence Mairey, 5 550 demandes d’immatriculation d’auto-entreprise ont été déposées en Franche-Comté, première région française pour la part d’auto-entreprises créées. La région arrive devant la Lorraine, la Haute-Normandie, le Centre et Champagne-Ardenne. L’Alsace, la Bourgogne et Rhône-Alpes sont respectivement à la 11e, 12e et 20e place du même classement.
Minimiser les risques
En effet, 63,8% des 8700 entreprises créées en 2010 l’ont été sous ce nouveau régime qui visiblement a comblé un manque pour les micro-entreprises individuelles. D’ailleurs l’INSEE met en évidence que 80% de ces créations n’auraient pas vu le jour si cette opportunité n’avait pas été mise en place.
« Le succès du régime de l’auto-entreprise tient en grande partie au fait qu’il comble un vide juridique, social et fiscal pour les personnes physiques qui souhaitent développer une activité professionnelle mais qui, pour diverses raisons, ne souhaitent pas créer de société, ni se déclarer comme entrepreneur indépendant. Les facilités offertes par le régime, tant dans le calcul des cotisations sociales que dans le processus de création, ont largement contribué à son succès », relève l’INSEE à propos du nouveau statut créé par la loi de modernisation de l’économie votée en 2008.
Les motivations expliquant l’engouement ont également été évaluées par l’INSEE. Le nouveau statut vivement intéressé les personnes qui souhaitaient développer une activité en marge de leur emploi salarié ou tester la faisabilité de leur projet en minimisant les risques.
Une activité de complément
En effet, 44% des auto-entrepreneurs ont choisi ce statut pour développer une activité en complément d’un emploi salarié et 42% pour créer leur entreprise. Les auto-entrepreneurs francs-comtois sont atypiques dans la France de province où la première motivation est d’assurer son propre emploi, une motivation qui n’arrive qu’en troisième position en Franche-Comté.
« Le fait d’envisager l’auto-entreprenariat en tant qu’activité secondaire joue sur la nature et l’envergure des projets. Les projets d’auto-entrepreneurs en Franche-Comté sont majoritairement des petits projets ne nécessitant que peu d’investissement de départ », précise l’étude.
Le chiffre d’affaires mensuel moyen dégagé par les auto-entrepreneurs de la région est de 780 € contre 960 € dans l’ensemble des régions. A noter que les auto-entrepreneurs francs-comtois sont proportionnellement plus nombreux à exercer une activité parallèle rémunérée.
Même si l’auto-entreprise touche les secteurs traditionnels de la création d’entreprise, comme le commerce, les transports et la construction, les projets consistent, le plus souvent, en une offre d’activité de service, en particulier à destination des ménages. Ainsi, huit auto-entrepreneurs sur dix travaillent à leur domicile ou chez leurs clients, majoritairement des particuliers.
Financièrement, neuf auto-entrepreneurs sur dix ont financé leurs projets sur leurs ressources personnelles et quatre projets sur dix n’ont pas nécessité d’investissement de départ.