Les habitants ont largement exprimé leur "ras-le-bol" cet été avec de grandes banderoles où l'on pouvait lire : "SOS, Aidez-nous à protéger ce site que vous admirez". Des barrages ont même été mis en place pour réguler le flot de voitures. Des panneaux ont été posés pour stipuler l'interdiction de la baignade...
"Nous avons vu des personnes faire leurs besoins un peu partout", Chloé.
À 28 ans, Chloé rentre chaque été voir sa famille. Travaillant dans le milieu de la publicité à Milan, elle a encore du mal à croire ce qu'elle a vu au mois de juillet : "Il faut savoir que ce village est un site exceptionnel. Nous avons un site protégé par Natura 2000*. Les touristes sont arrivés extrêmement nombreux, avec des tentes, des bouées pour se baigner... Ils se garaient n'importe où. Une barrière a même été installée sur le pont et ça a créé des files et des files de voitures qui essayaient de trouver une place de parking. Nous avons été dépassés par les événements".
Le pire reste venir pour la jeune femme : "Nous avons vu des gens faire leurs besoins un peu partout. C'était inimaginable", explique-t-elle.
Une réflexion menée à "long terme"
Ce qui intéresse François Perrin, le maire de la commune des Planches-Près d'Abrois, est la préservation du site, mais aussi l'attractivité de ce dernier pour les visiteurs.
Les "incivilités" relevées par le collectif qui s'est formé cet été sont surtout dues à "l'important nombre de personnes présentes sur le site", selon le maire qui précise que les "incivilités découlent d'une fréquentation énorme. Les gens ne sont pas venus dans l'intention de détruite".
"Il faut que nous puissions accueillir les visiteurs avec un parking qui ne soit pas trop proche du site. Il faudra aussi que nous tentions de limiter le monde. Nous n'autoriserons pas les glacières ni les bouées... C'est ça qui fait mal à l'environnement", souligne-t-il en précisant que la jauge idéale serait de maximum 150 véhicules à un "instant T" sur un parking aménagé.
En plus de ces dispositifs, le maire souhaiterait mener un travail à "long terme". Pour cela, un chef de projet en charge de superviser ce travail a été nommé.
Le maire évoque également le travail mené pour sa volonté de créer un atlas de la biodiversité et de mener à bien un partenariat avec le Centre de Formation d'Apprentis de Montmorot (travail mené avec la population notamment sur la balisation des sentiers) : "Les habitants sont appelés à faire partie de la réflexion. Nous sommes dans une démocratie participative", rappelle-t-il.
À propos du site des Tufs
Installée au fond d'une reculée, la cascade des Tufs est alimentée par la Cuisance (qui prend sa source au coeur de la reculée des Planches). Ce site est classé Natura 2000.
*Ce réseau rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent. La démarche du réseau Natura 2000 privilégie la recherche collective d’une gestion équilibrée et durable des espaces qui tienne compte des préoccupations économiques et sociales : les activités humaines et les projets d’infrastructure sont possibles en site Natura 2000. Pour éviter les activités préjudiciables à la biodiversité, les projets susceptibles d’avoir des incidences sur les espèces et habitats protégés doivent être soumis à évaluation préalable ; au quotidien, la gestion des sites Natura 2000 relève d’une démarche participative des acteurs du territoire. Un comité de pilotage définit pour chaque site des objectifs de conservation et des mesures de gestion qui sont ensuite mis en œuvre sous forme de chartes et des contrats cofinancés par l’Union européenne.