Le médecin mis en cause a lui déposé plainte pour "dénonciation calomnieuse", a ajouté le procureur Hugues de Phily, mais "aucune plainte" de victimes présumées "n'a, à ma connaissance, été pour le moment recueillie par les policiers", a-t-il précisé.
Mi-mars, le SSPVF (Syndicat des sapeurs-pompiers volontaires de France) a affirmé dans un communiqué avoir eu "connaissance d'agressions sexuelles sur mineurs et sur majeurs" au sein des pompiers de l'Yonne, les derniers faits en date remontant selon lui à janvier 2025. Ce communiqué indique qu'un médecin du service de santé du SDIS 89 est accusé par de "nombreux témoignages". Sept ou huit victimes, dont deux sapeurs-pompiers volontaires mineures, ont été identifiées à ce jour par le SSPVF, rapporte France3 Bourgogne-Franche-Comté.
La direction alertée à l'été 2024
Le SSPVF affirme aussi que la direction du SDIS 89, entre autres, a été alertée sur ces agissements à l'été 2024 mais n'a pris "aucune mesure nécessaire pour stopper ces agressions". Le SDIS 89 a en effet reçu un signalement à cette époque concernant des "allégations de comportements inappropriés" de la part d'un personnel du service santé des pompiers, mais "les premières investigations menées en interne ont immédiatement conduit à infirmer lesdites accusations", a réagi le service dans un communiqué.
Une enquête administrative est néanmoins en cours pour "s'assurer de la conformité de l'ensemble des pratiques au sein du SDIS de l'Yonne", ajoute-t-il, et "dans l'attente des conclusions de celle-ci, le SDIS a, à titre conservatoire, affecté le médecin mis en cause à des missions qui évitent tout contact avec les personnels du centre de secours dont est issu le signalement", poursuit-il.
Des syndicats des pompiers de l'Yonne ont vivement critiqué la médiatisation du dossier par le SSPVF, estimant qu'elle portait atteinte à la présomption d'innocence. Ils ont réaffirmé leur confiance en la direction du SDIS 89 pour faire la lumière sur les faits dénoncés.
(AFP)