L'affaire de l'enlèvement de Mia est proche de son dénouement. Arrêtée en Suisse dimanche, la mère de la petite fille a été extradée, ce vendredi 23 avril, tout comme le ressortissant français l'ayant aidée, a annoncé la justice suisse. Lola Montemaggi avait commandité l'enlèvement de la fillette française, âgée de 8 ans. "Les deux personnes recherchées ont été extradées ce jour vers la France. Elles ont été remises aux autorités françaises vers 11 heures (9 heures GMT)", aux postes-frontières de Thônex-Vallard, près de Genève, et de Bâle/Saint-Louis, dans le nord-ouest de la Suisse, a indiqué l'Office fédéral de la Justice (OFJ), dans un courriel envoyé à l'Agence France-Presse.
Les opérations se sont déroulées sans incident. La veille, l'OFJ avait annoncé que ces deux personnes avaient consenti, le 21 avril, à leur extradition lors d'une audition effectuée par le procureur du canton de Fribourg. Mia a été enlevée le 13 avril dans les Vosges, dans l'est de la France, à la demande de sa mère, Lola Montemaggi. Plusieurs hommes s'étaient présentés, par la ruse, au domicile de la grand-mère, qui avait la garde de la petite Mia. En effet, sa mère n'avait plus le droit de la voir seule ni de lui parler au téléphone, en vertu d'une décision de justice.
Une mouvance antisystème ?
Une alerte enlèvement avait rapidement été diffusée et d'importants moyens policiers, en France et dans plusieurs pays frontaliers, ont permis de la retrouver, ce dimanche, saine et sauve, avec sa mère en Suisse, dans un squat de la commune de Sainte-Croix, dans le canton de Vaud. Elle tentait de gagner la Russie, selon des éléments dévoilés par le procureur de Nancy (est). La mère et sa fille avaient auparavant transité par Estavayer-le-Lac, dans le canton de Fribourg, et Neuchâtel.
La petite fille a pu être remise, ce lundi, à sa grand-mère qui en a la garde. En France, les cinq ravisseurs sont poursuivis pour « enlèvement en bande organisée d'une mineure de (moins de) quinze ans et association de malfaiteurs ». Quatre d'entre eux ont été placés en détention. Ils se revendiquent de la mouvance antisystème et, pour enlever la petite fille, avaient présenté à sa grand-mère des papiers falsifiés à en-tête du ministère de la Justice, se faisant passer pour des représentants de la protection de l'enfance.
La France a par ailleurs lancé, ce mardi, un mandat d'arrêt international à l'encontre d'une figure du mouvement complotiste, Rémy Daillet, résidant en Malaisie. Celui-ci aurait contribué à l'organisation de l'enlèvement. La Malaisie n'a pas conclu d'accord d'extradition avec la France mais s'est dite prête à coopérer dans l'enquête.
(Source AFP)