Enfants placés : le Parlement s'apprête à voter une meilleure protection

Publié le 25/01/2022 - 08:13
Mis à jour le 25/01/2022 - 08:13

Graver la fin des sorties sèches de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) à 18 ans, interdire l’accueil des mineurs à l’hôtel, mieux rémunérer les familles d’accueil : le Parlement est sur le point d’adopter ce mardi 25 janvier 2022 un projet de loi consensuel sur la protection des enfants.

© dp  ©
© dp ©

L'Assemblée nationale votera en fin de journée une dernière fois, ce qui vaudra validation par le Parlement. Le Sénat à majorité de droite avait donné jeudi son feu vert, à main levée. La gauche s'était toutefois abstenue.

Le secrétaire d'Etat à l'Enfance et aux Familles Adrien Taquet, qui porte le projet de loi depuis l'été dernier devant les parlementaires, s'est dit "convaincu" qu'il "permettra aux enfants protégés par l'ASE de préparer leur avenir, d'envisager plus sereinement leur autonomie et de lutter contre ces inégalités de destin".

De la formation lacunaire des personnels jusqu'aux violences, des défaillances sont régulièrement pointées dans le suivi de ces quelque 300.000 mineurs. Plus de la moitié sont des "enfants placés", en institution ou en familles d'accueil, les autres bénéficiant d'actions éducatives.

l'ASE sera "systématiquement proposée"

La corapporteure LREM au Palais Bourbon Bénédicte Pételle vante un projet de loi "utile", "dans la lignée des lois de 2007 et de 2016".

Pour accompagner les jeunes de 18 à 21 ans passés par l'ASE, la garantie jeunes leur sera "systématiquement proposée", puis le contrat d'engagement jeune en mars, pour une insertion de ceux sans emploi ni formation.

Et ils bénéficieront d'un "droit au retour" à l'ASE en cas de besoin. Des "avancées" saluées par le collectif d'associations de protection de l'enfance Cause Majeur !.

  • Un quart des personnes sans domicile nées en France sont d'anciens enfants placés. Les jeunes sortants de l'ASE seront prioritaires pour un logement social.

M. Taquet s'est engagé dans un premier temps "à ce que l'Etat accompagne les départements", qui ont compétence sur la protection de l'enfance, "à hauteur de 50 millions d'euros".

"Responsabilité" de l'Etat

Mais selon Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, l'Etat, "dans l'incantation", oblige les départements à "trouver eux-mêmes les moyens financiers".

Début janvier, Emmanuel Macron a plaidé pour une future "clarification institutionnelle": "cette responsabilité (de l'ASE) doit incomber à l'Etat".

Autre volet phare du texte : il sera interdit dans deux ans d'héberger des mineurs protégés dans des hôtels.

"Entre 7.500 et 10.000 mineurs protégés y sont hébergés aujourd'hui", des mineurs isolés étrangers pour la plupart, souligne le rapporteur du texte au Sénat Bernard Bonne (LR). D'ici l'interdiction, les mineurs ne pourront pas être accueillis à l'hôtel pendant plus de deux mois.

Le projet de loi introduit par ailleurs des "contrôles stricts" des antécédents judiciaires des adultes au contact des enfants, notamment en matière d'infractions sexuelles. Les établissements devront avoir une politique de prévention et de lutte contre la maltraitance.

Les assistants familiaux, qui accueillent chez eux des enfants placés, bénéficieront d'une rémunération au moins égale au Smic dès le premier enfant accueilli.

De plus, la possibilité de confier l'enfant à un membre de sa famille ou à un "tiers digne de confiance" sera systématiquement recherchée. Les fratries seront par principe prises en charge dans un même lieu d'accueil.

Il sera proposé en outre à chaque enfant un parrainage par des bénévoles, et le suivi par un "mentor" au moment de l'entrée au collège.

  • Sur demande du juge, l'enfant pourra être assisté par un avocat "lorsque son intérêt l'exige".

Le juge des enfants pourra autoriser la personne à qui est confié l'enfant à exercer des actes de l'autorité parentale (comme participer à un voyage scolaire), sans autorisation au cas par cas.

Bien que favorables, les oppositions restent sur leur faim. La gauche critique en outre une mesure concernant les mineurs étrangers isolés: le recours au fichier national AEM ("appui à l'évaluation de la minorité") sera obligatoire, afin de mieux repérer les jeunes ayant déposé des demandes de protection dans plusieurs départements.

Pour la sénatrice socialiste Michelle Meunier, qu'une loi sur la protection de l'enfant intègre des dispositions de "gestion des flux migratoires n'est pas tolérable".

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Petite enfance : avec 61% de taux d’occupation, la Ville de Besançon peut encore progresser

En conférence de presse, Claudine Caulet, adjointe en charge de l’Éducation, des écoles et de la restauration à la Ville de Besançon a dressé le bilan des actions entreprises dans le domaine de la petite enfance à la suite du contrôle effectué par la Chambre régionale des comptes. 

Un budget “ambitieux” et “rigoureux” de 223 millions d’euros pour la Ville de Besançon

Lors du prochain conseil municipal de la Ville de Besançon, la majorité présentera aux élus locaux les prochaines orientations budgétaires définies pour l'année 2025. L’élu en charge de l’Économie et des Finances, Anthony Poulin, a détaillé la composition de ce budget 2025 lors d’une conférence de presse ce mercredi 19 février à l'Hôtel de ville de Besançon. 

20 ans de la loi Handicap : le budget 2025 du Département du Doubs dépasse les 95 millions d’euros

Vingt ans après la promulgation de la loi du 11 février 2005 sur le handicap, le conseil départemental du Doubs fait le bilan des avancées réalisées en faveur des personnes en situation de handicap. Avec un budget de 95,7 millions d’euros dédié à cette cause en 2025, la collectivité veut confirmer son engagement pour une inclusion renforcée et un accompagnement adapté à chaque parcours de vie.

Le ministre délégué aux Affaires étrangères en visite à Besançon ce vendredi

Le ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Thani Mohamed-Soilihi sera présent ce vendredi 14 février à Besançon. Après un passage par la préfecture en début d’après-midi, monsieur Mohamed-Soilihi se rendra au centre de linguistique appliquée de Besançon.

Le Conseil constitutionnel annule l’élection d’une députée LR dans le Jura

Le Conseil constitutionnel a annoncé jeudi 13 février 2025 l'annulation de l'élection de la députée LR Marie-Christine Dalloz dans le Jura, au motif de la candidature irrégulière d'un candidat RN placé sous curatelle. Mme Dalloz n'est plus députée et une nouvelle élection va devoir être organisée.

À Besançon, des experts européens pour plancher sur la problématique de travail dans la région

Les 11 et 12 février 2025, à Besançon, s’est tenue la première Peer review (revue des pairs) organisée à la Région Bourgogne-Franche-Comté, dédiée à la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriales. Composée d’experts européens, cette commission avait pour objectif de proposer des recommandations politiques en réponse à la problématique de travail.

Conférence à Besançon : ”Extrême droite : la résistible ascension” avec Nadège Abomangoli

La France insoumise de Besançon organise une conférence autour du livre Extrême droite : la résistible ascension édité par l’Institut la Boétie, jeudi 13 février 2025 à Besançon en présence notamment de Nadège Abomangoli, députée LFI et vice-présidente de l’Assemblée nationale.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.92
couvert
le 22/02 à 09h00
Vent
3.41 m/s
Pression
1020 hPa
Humidité
82 %