En Bourgogne-Franche-Comté : 16.000 personnes ont de très hauts revenus selon l’Insee

Enquête Insee • La Bourgogne-Franche-Comté compte 16 000 personnes disposant de très hauts revenus en 2017, soit 0,6 % de sa population, révèle une étude de l’Insee publiée mercredi 13 mai 2020.

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Ces 16 000 personnes disposant de très hauts revenus résident principalement dans les grandes agglomérations, les zones viticoles ou frontalières. Dans la région, leur revenu relève davantage qu’ailleurs des activités non salariées. Les bénéficiaires de très hauts revenus sont généralement plus âgés que le reste de la population, et plus souvent en couple sans enfant. Ils sont plus présents en Côte-d’Or et dans le Doubs. Dans le premier, plus âgés, ils perçoivent davantage de revenus du patrimoine. Dans le second, plus jeunes, leurs ressources reposent plus sur les salaires.

Davantage de très hauts revenus dans les agglomérations, les zones viticoles et le long de la frontière suisse

Les personnes à très hauts revenus sont plus nombreuses dans les grandes agglomérations. Ces zones urbaines offrent davantage d’emplois bien rémunérés, comme ceux de cadres : 40 % des bénéficiaires de très hauts revenus de Bourgogne-Franche-Comté résident ainsi dans les huit intercommunalités sièges des préfectures départementales. Dijon Métropole en regroupe la plus forte proportion. Les emplois de cadres y sont particulièrement nombreux, 19 % de l’emploi contre 12 % dans l’ensemble de la région.

Les bénéficiaires de très hauts revenus sont également très présents dans les zones viticoles, surtout dans les territoires où le vignoble est renommé et donc bien valorisé, comme les Côtes de Nuits et Côtes de Beaune, le Chablisien, le Chalonnais et le Mâconnais.

Ils résident aussi plus souvent près de la frontière suisse. Un grand nombre de travailleurs frontaliers y vivent, souvent très bien rémunérés. Ainsi, plus d’1 % de la population des intercommunalités de Morteau et de Pontarlier dispose de très hauts revenus.

Des revenus élevés tirés des activités non salariées et du patrimoine

Les personnes touchant de très hauts revenus perçoivent plus souvent que les autres des revenus d’activités non salariées et du patrimoine.

Tout particulièrement en Bourgogne-Franche-Comté, les revenus d’activités non salariées constituent 28% des ressources des personnes à très hauts revenus contre 18 % en France métropolitaine. Ceci peut tenir pour partie aux revenus agricoles élevés tirés de la viticulture. Les revenus du patrimoine (revenus d’actifs mobiliers et immobiliers, revenus financiers...) constituent également une part importante de leurs ressources, 26 % de leurs revenus contre 7 % pour l’ensemble des ménages de la région.

Même si les activités salariées sont leurs ressources principales, elles ne constituent toutefois que 35% de leur revenu, soit nettement moins que pour leurs homologues métropolitains (46 %). Ceci peut être relié à la moindre présence d’emplois de cadres dans la région.

Un revenu initial six fois supérieur à celui de la population régionale

La moitié des personnes à très hauts revenus de la région perçoivent un revenu initial mensuel par unité de consommation (ou UC) supérieur à 11 730, soit six fois le revenu médian de l’ensemble de la population régionale.

Du fait du barème progressif de l’impôt sur le revenu, les bénéficiaires de très hauts revenus contribuent davantage aux impôts directs : ils s’acquittent de 8% du montant total recueilli pour cet impôt dans la région, alors qu’ils ne représentent que 0,6% de la population.

En conséquence, après paiement des impôts directs et versement des prestations sociales (anecdotique pour cette population), l’écart entre eux et l’ensemble de la population se réduit. La moitié des personnes à très hauts revenus bénéficient alors d’un niveau de vie mensuel supérieur à 8 520€ par UC, cinq fois plus que l’ensemble de la population.

Des séniors, des couples sans enfant et des propriétaires

Les bénéficiaires de très hauts revenus ont capté durant leur parcours de vie quantité de ressources : 69 % des référents des ménages (contribuable identifié en tant que payeur de la taxe d’habitation au sein du ménage fiscal reconstitué) concernés sont âgés de 50 à 75 ans, soit bien davantage que l’ensemble des ménages de la région (45 %). L’avancée en âge s’accompagne d’une progression de carrière et du salaire, d’une accumulation de biens, et d’une plus forte probabilité d’hériter d’un patrimoine procurant un revenu supplémentaire.

Par ailleurs, plus des deux tiers des ménages à très hauts revenus de la région sont en couple. En raison de leur âge, la majorité d’entre eux n’ont pas d’enfant à charge. Les couples sans enfants constituent ainsi 42% des ménages à très hauts revenus contre 27% de l’ensemble de ménages. Les femmes seules sont en revanche peu concernées, respectivement 10% contre 20%.

Enfin, la quasi totalité des ménages à très hauts revenus sont propriétaires (91%), bien plus que l’ensemble des ménages de la région (65 %). Leur aisance financière leur permet d’accéder plus facilement à la propriété. Au titre de leur poste, certains peuvent aussi parfois bénéficier d’un logement fourni gratuitement par l’employeur, logement de fonction ou avantage en nature.

Plus nombreux et plus riches en Côte-d’Or

Avec 0,8 % de sa population, la Côte-d’Or est le département de la région qui présente la plus forte part de bénéficiaires de très hauts revenus. Ceux-ci y sont plus âgés : dans 13 % des cas, le référent a 75 ans ou plus. Ils tirent logiquement davantage leurs ressources de revenus du patrimoine (29 % des revenus).

Le Doubs regroupe 0,6 % de personnes à très hauts revenus. C’est le département où leurs ressources dépendent le moins des revenus du patrimoine (22 %). Elles y sont un peu moins âgées : 9 % des référents ont moins de 40 ans contre 7 % en Bourgogne-Franche- Comté. Plus souvent actifs, ce sont vraisemblablement des cadres, des chefs d’entreprise ou des frontaliers.

Enfin, c’est en Haute-Saône et dans la Nièvre que la présence de personnes à très hauts revenus est la plus modeste (0,4 % de la population). Dans la Nièvre, les activités non salariées contribuent davantage aux ressources des ménages à très hauts revenus que les activités salariées, respectivement 35 % et 31 % du revenu initial.

(Texte : Hugo Andrieu, Amandine Ulrich - Insee)

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