Etienne Manteaux, le procureur de Besançon, a souhaité faire le point à l’issue de l’audition de Frédéric Péchier. Il a été entendu mardi par un juge d’instruction et l’audition s’est poursuivie ce mercredi. Pour rappel, l’anesthésiste est soupçonné de 30 empoisonnements de patients à Besançon, dont 12 mortels.
"Monsieur Péchier a répondu à toutes les questions du magistrat instructeur (…) selon le mis en examen, sur la totalité des faits dont le magistrat instructeur est saisi, un seul cas est un empoisonnement", précise le procureur qui poursuit : "il explique que pour lui, c’est un empoisonnement avéré, car des anesthésiants locaux ont été retrouvés dans la poche de paracétamol qui devait être administrée à son patient".
"Il se produit des erreurs d’ampoules tous les jours dans les blocs opératoires en France", F. Péchier
Concernant la totalité des autres cas, Frédéric Péchier a précisé que tous ces "événements indésirables graves" n’étaient pas des empoisonnements, mais qu’ils étaient le résultat de choses : des erreurs d’ampoules et des causes non liées à des intoxications médicamenteuses comme des stress cardiaques ou encore des embolies pulmonaires.
L’anesthésiste a précisé qu’il se produisait "des erreurs d’ampoules tous les jours dans les blocs opératoires en France".
L’accusé conteste les experts
Lors de son audition, il a "contesté fermement" les conclusions du dernier duo d’experts.
"Il a dénoncé un pacte de médecins anti-Péchier au sein des cliniques Saint-Vincent et de la polyclinique de Franche-Comté pour lui faire porter le chapeau plutôt que d’admettre les dysfonctionnements dans leur façon de travailler", rapporte le procureur avant d’ajouter : "il a également dénoncé des stratagèmes, des théories pour tout imputer à Péchier déployés par les enquêteurs, par le magistrat instructeur et par les experts".
Sur l’administration précoce de "gluconate de calcium" lors des réanimations, il a précisé mettre en oeuvre "ce qu’il avait appris lors de ces stages d’internes".
Le magistrat instructeur envisage de procéder à quelques vérifications complémentaires. "La clôture de l’information judiciaire se rapproche désormais", conclut le procureur.