Emploi : encore trop d’inégalités hommes-femmes (Organisation internationale du travail)

Les écarts entre les taux d’activité des femmes et des hommes restent encore trop importants, a averti ce mercredi 7 mars 2018 l’Organisation internationale du travail (OIT), qui craint même leur accroissement dans les prochaines années.

"La principale constatation est que les femmes ont toujours beaucoup moins de chances que les hommes de participer au marché du travail en moyenne mondiale", explique l'OIT dans un rapport publié à la veille de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars. Ainsi, pour dix hommes ayant un emploi, seules six femmes en ont un, selon l'OIT.

Salaire : 20% de moins que les hommes

Les inégalités entre les sexes persistent également en ce qui concerne les salaires moyens, souligne par ailleurs l'OIT. Dans un échantillon de pays développés, émergents et en développement, les femmes gagnent en moyenne 20% de moins que les hommes.

Le rapport se penche sur la dernière décennie et évalue les perspectives des femmes sur le marché du travail en examinant les écarts entre hommes et femmes à partir d'une sélection d'indicateurs statistiques, à savoir le taux d'activité, le chômage, l'emploi informel et la pauvreté au travail.

"Il montre que non seulement les femmes ont moins de chances que les hommes de participer au marché du travail, mais que, lorsqu'elles y participent, elles risquent davantage d'être au chômage ou d'occuper un emploi qui ne relève pas de la législation sur le marché du travail, des règles de sécurité sociale et des conventions collectives pertinentes", pointe le rapport.

Quatre fois plus d'hommes en fonction d'employeurs

S'intéressant aux chefs d'entreprise, les auteurs notent qu'à l'échelle mondiale quatre fois plus d'hommes que de femmes exercent la fonction d'employeur en 2018.

Les disparités de genre se retrouvent aussi dans les postes d'encadrement, où les femmes continuent de se heurter à des obstacles sur le marché du travail quand il s'agit d'accéder à ce type de postes, constate l'OIT. Le taux d'activité global des femmes, de 48,5% en 2018, est largement inférieur à celui des hommes (75,0%).

Depuis 1990, l'écart s'est réduit en grande partie jusqu'en 2009, puis "le rythme d'amélioration, qui ralentit depuis 2009, devrait marquer le pas en 2018-2021 et peut-être même s'inverser, ce qui pourrait réduire à néant les améliorations relativement mineures obtenues au cours de la dernière décennie". L'évolution est toutefois différente selon les niveaux de développement des
pays.

L'écart se réduit dans les pays en développement

Ainsi, l'écart entre l'activité des hommes et celle des femmes se réduit dans les pays en développement et les pays développés, mais continue de se creuser dans les pays émergents. Cet écart grandissant dans les pays émergents n'est pas forcément négatif car, comme l'expliquent les auteurs du rapport, il "reflète également le fait qu'un nombre croissant de jeunes femmes suivent une éducation formelle, ce qui retarde leur entrée sur le marché du travail".

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