Dans le cadre de son déplacement, Emmanuel Macron a inauguré une nouvelle caserne de gendarmerie à Tonneins (Lot-et-Garonne), accompagné du Directeur général de la gendarmerie Christian Rodriguez et du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Au final, "il y aura entre une et trois ou quatre brigades par département", en métropole et dans les outre-mer, a expliqué l'Elysée. Il s'agit de répondre à "l'attente très forte d'une proximité de la police et la gendarmerie" et de "renforcer le maillage territorial" de l'Etat.
"Un effort historique"
Certaines brigades sont fixes, dotées d'une dizaine de gendarmes, mais la majorité sont mobiles, avec environ six militaires. Elles se déplaceront en camion entre les différentes communes des territoires les plus "enclavés" de leur département. Les premières seront installées dès novembre et leur création doit s'étaler jusqu'en 2027.
"C'est un effort historique", a souligné la présidence, "plus de 500" brigades ont été supprimées entre 2007 et 2016. Ce déplacement présidentiel intervient alors que la sécurité reste l'une des priorités des Français, encore marqués par les émeutes urbaines consécutives à la mort du jeune Nahel fin juin. Mais la "réponse immense" promise par Emmanuel Macron après ces violences se fait encore attendre. Plusieurs mesures doivent être présentées le 9 octobre lors du Comité interministériel des villes.
"2.000 gendarmes de plus dans nos campagnes"
Avec ces nouvelles brigades, ce sont "2.000 gendarmes de plus dans nos campagnes", s'était félicité Gérald Darmanin au printemps dernier, en précisant que les membres de ces brigades étaient d'ores-et-déjà recrutés. Au total, ces créations représentent 2.144 postes de gendarmes supplémentaires, sur les 8.500 créations d'effectifs de forces de l'ordre annoncés par le gouvernement d'ici la fin du quinquennat.
Emmanuel Macron avait promis la création de ces nouvelles brigades en janvier 2022, lors d'un déplacement sur le thème de la sécurité à Nice aux allures de pré-campagne présidentielle. Il avait également annoncé une hausse de 15 milliards d'euros pour le budget de l'Intérieur et un doublement de la présence des forces de sécurité sur la voie publique en 10 ans.
18 nouvelles brigades en Bourgogne-Franche-Comté
Pour le moment, 226 brigades de gendarmerie couvrent la région. Au total, 18 brigades dont cinq fixes et huit mobiles seront implantées.
Voici les différentes villes concernées :
- Sergines
- Flogny-la-Chapelle
- Bléneau
- Châtillon-sur-Seine
- Autrey-lès-Gray
- Mélisey
- Bethoncourt
- Besançon
- Arc-sur-Tille
- Orchamps-Venne
- Autun
- Saint-Éloi
- Saint-Honoré-les-Bains
- Toulon-sur-Arroux
- Lux
- Cousance
- Pierreclos
- Lavans-Lès-Saint-Claude
Évolutions des menaces et besoins pour les JO-2024
Ces engagements ont été inscrits dans la loi d'orientation et de planification du ministère de l'Intérieur (Lopmi), qui promet cette hausse de crédits sur cinq ans (2023-2027), même si elle doit être confirmée dans les budgets de l'Etat débattus chaque année. Adopté au Parlement en décembre, ce texte a pour ambition de préparer les forces de l'ordre aux évolutions des menaces, mais aussi à faire face aux besoins pour les JO-2024.
Pour sélectionner les sites concernés par les nouvelles brigades, des critères "économiques, démographiques et opérationnels" (délinquance, cambriolage, violences intrafamiliales...) ont été pris en compte, a expliqué l'Elysée. Les choix se sont faits après plusieurs mois de concertation avec les préfets.
"On a bien compris que l'une des raisons pour lesquelles les Français pouvaient être en colère et se poser des questions sur l'action et la fermeté de l'Etat, c'est que dans la campagne (...) on n'a pas toujours su mettre les moyens pour la sécurité, on s'est beaucoup concentré sur les villes", reconnaissait Gérald Darmanin en avril dernier. Emmanuel Macron sera l'invité du 19/20 sur France 3 à partir de 19h15 pour une interview "consacrée à la sécurité", a fait savoir l'Elysée. Il s'exprimera depuis la place de l'hôtel de ville de Clairac (Lot-et-Garonne).
(avec AFP)