Deuxième examen de passage pour Emmanuel Macron. Six mois après sa réélection, le chef de l’État sera de nouveau face à Caroline Roux, sur le plateau de France 2, pour répondre à des questions qui porteront notamment sur les enjeux nationaux et les défis de l'exécutif en l'absence de majorité absolue à l'Assemblée.
Hausse des prix, pénuries, immigration…
Les Français sont frappés de plein fouet par l'envolée des prix énergétiques, due notamment à la baisse des livraisons de gaz décrétée par la Russie en réaction aux sanctions européennes. Ils viennent aussi de connaître trois semaines de pénurie d'essence à la pompe, en raison de débrayages dans les dépôts et raffineries.
Les revendications autour des hausses de salaires animent l'automne social, scandé par plusieurs préavis de grève et appels à manifester.
Le sujet de l'immigration est aussi revenu en force après le meurtre de la petite Lola par une Algérienne en situation irrégulière, qui a bouleversé la France.
Un président tiraillé entre concertations et passages en force
Quid de ses volontés de réforme ? De sa méthode six mois après sa réélection, alors qu'il a promis d'être moins "jupitérien" durant son second quinquennat, mais reste tiraillé entre concertations et passages en force ?
Que ce soit sur les retraites ou la crise des carburants, Emmanuel Macron a finalement dû monter en première ligne alors qu'il avait promis de prendre du champ et de laisser sa Première ministre Elisabeth Borne à la manoeuvre. Ces derniers mois, le chef de l'Etat a surtout été offensif à l'international, tentant de se poser en médiateur dans le conflit ukrainien et en chef de file de l'UE face à un chancelier allemand sur la défensive sur le soutien à l'Ukraine.
Retour sur l'utilisation du 49.3
Sur le front intérieur, le président doit batailler avec des oppositions de gauche et d'extrême droite revigorées. Un coup de semonce a d'ailleurs été adressé lundi à l'exécutif, le RN choisissant de finalement voter avec la Nupes une motion de censure contre le gouvernement Borne.
Si le tir a échoué, faute d'avoir su rallier les voix de la droite, la probable utilisation de 49.3 en série pour faire passer les textes budgétaires des prochaines semaines conduira certainement à d'autres motions... et autant d'épreuves pour un président qui a déjà agité le spectre d'une dissolution. Une menace en forme d'aveu de faiblesse.