2012 est une année faste pour l’Eglise catholique de Franche-Comté. « C’est un évènement assez rare », a expliqué hier à Besançon le vicaire épiscopal François Boiteux à propos de la béatification de Jean-Joseph Lataste (1832-1869), fondateur de la congrégation des sœurs dominicaines de Béthanie.
Deux communautés sont encore présentes en France, l’une dans l’Essonne à Saint-Sulpice et l’autre à Montferrand-le-Château près de Besançon où repose le père Lataste depuis 1870. Il était décédé un an avant à Frasne-le-Château en Haute-Saône où il avait créé la première maison de Béthanie.
La béatification de Jean-Joseph Lataste est, selon Mgr Lacrampe, archevêque de Besançon, « un évènement qui bouscule notre vie de baptisés ». « On honore quelqu’un qui a un message pas seulement pour hier, mais aussi pour aujourd’hui ».
En fait, le père Lataste a été l’un des premiers à s’occuper du sort des femmes détenues. Il leur a permis de s’engager dans la vie religieuse sans faire état de leur passé. L’action du prêtre a connu rejet et méfiance au sein même de l’Eglise. Malgré une santé fragile - il est décédé à l’âge de 37 ans- il continuera inlassablement à s’occuper de ses « chères sœurs », car il était persuadé que « les plus grands pécheurs, les plus grandes pécheresses ont en eux ce qui fait les plus grands saints ». Les membres de sa congrégation continuent depuis à assurer une présence discrète auprès de femmes en prison et à accueillir dans l’anonymat celles qui le souhaitent.
« C’est un bâtisseur d’amour », selon l’expression même de Mgr Lacrampe, qui sera béatifié le 3 juin à Besançon à 15h. Des milliers de personnes sont attendues à Micropolis pour « cette opération singulière à portée universelle ». Une manifestation qui a un prix : 100 000 euros de location, partagés entre les Dominicains et le diocèse, et des frais annexes qui devraient être couverts par des dons et la vente de produits dérivés (médailles, cierges…).
La veille de l’évènement aura lieu une veillée de prière à la cathédrale Saint-Jean de Besançon et des jeunes du diocèse participeront à un rallye de découverte des communautés religieuses du grand Est.
Vénérable, bienheureux, saint…
La béatification est l’acte juridique par lequel le pape autorise le culte public d’un baptisé défunt. Elle repose sur la reconnaissance d'une vie chrétienne exceptionnelle et la reconnaissance d’un miracle.
Lors de la béatification, on devient bienheureux. C’est le stade intermédiaire entre l’état de vénérable et celui de saint. Le bienheureux peut ensuite être canonisé et devenir saint si le pape lui reconnait l’attribution d’un second miracle.
La procédure par laquelle l’Église catholique proclame que l’un de ses enfants est vénérable, bienheureux ou saint a évolué. Jean-Paul Il en a simplifié les règles en 1983 pour permettre un processus plus rapide et impliquer les diocèses.
Celui qui s’occupe de monter le dossier s’appelle le postulateur. Il doit s’adresser à l’évêque du lieu où est mort le candidat.