En Franche-Comté, près d'une semaine après la rentrée, "la mise en place de la réforme du collège est chaotique" nous confie Nathalie Faivre, co-secrétaire académique du Snes-FSU, "on a découvert qu'il n'y avait pas d'argent pour acheter des manuels scolaires pour les élèves et les professeurs", ajoute-t-elle.
Le numérique, faisant partie des axes principaux de la réforme des collèges, pour la co-secrétaire, "on ne peut pas nous dire que le numérique est une alternative aux manuels, et en plus, il n'y a pas de tablettes numériques pour tout le monde. Comment fait l'élève qui doit travailler chez lui sans manuel ? On ne peut pas faire de photocopies pour tous les élèves, on n'a pas assez d'argent pour ça", souligne-t-elle.
Autre problème recensé par le Snes-FSU après la rentrée : le trio de matières technologie-sciences de la vie et de la terre-sciences physiques au programme des classes de 6e. "Les professeurs se retrouvent obligés d'enseigner deux disciplines auxquelles ils n'ont pas été formés et se sentent mal à l'aise avec ça", explique Nathalie Faivre.
Des "trous" dans l'emploi du temps des élèves
La réforme du collège met en place un emploi du temps avec un maximum de 26 heures de cours par semaine. Le Snes-Fsu observe depuis une semaine que des élèves se retrouvent avec des heures libres régulièrement dans la semaine. La co-secrétaire académique nous raconte que "dans plusieurs collèges de l'académie de Besançon, on retrouve 100 à 120 élèves en étude en même temps." Ce serait le cas au collège de Pesme où 130 élèves se sont retrouvés en étude. A Bletterans, le principal du collège aurait demandé aux parents d'élève de venir chercher leurs enfants pendant ces heures libres. "On ne comprend pas bien ce fonctionnement, on aurait mieux fait de garder l'allemand, le latin et le grec en option !", indique Nathalie Faivre.
"Une crise de recrutements" dans les collèges ruraux
Le syndicat observe également des problèmes de recrutement notamment dans les établissements en zone rurale. Le syndicat compte un poste non pourvu dans un établissement sur deux dans l'académie. A Champagnole, il y aurait deux postes vacants depuis deux ans. La cité scolaire de Salins-les-Bains aurait également un poste non occupé cette année. "Les jeunes diplômés du Capes, stagiaires, ne suffisent pas", précise Nathalie Faivre, "et il n'y a personne pour remplacer les professeurs qui seront en arrêt maladie cet hiver".
Le syndicat évoque également des classes bientôt "surchargées". "Nous sommes au bord de l'explosion avec plus ou moins 36 élèves par classe notamment à Xavier Marmier (Besançon), à Belfort, Lons-le-Saunier, dans le Doubs, etc."
"L'omniprésence" de la sécurité dans les établissements
Les établissements scolaires ont reçu des instructions du ministère de l'Intérieur concernant la sécurité. "Pour autant, on a l'impression que les chefs d'établissements sont laissés seuls pour gérer tout ça : les conseils départementaux n'ont pas forcément envie ni l'argent pour financer tout ça", précise Nathalie Faivre.
De plus, pour le Snes-FSU, les discours sur la sécurité "mettent de côté l'aspect pédagogique de la rentrée". La co-secrétaire académique souligne les cinq priorités annoncées par le recteur de l'académie de Besançon dans lesquels "les soucis pédagogiques ne sont pas abordés".