Âgés de 20 à 30 ans, les suspects, des hommes pour la plupart, étaient en majorité inconnus de la justice. Certains sont des catholiques conservateurs. Ils comparaîtront les 3 et 4 octobre pour "harcèlement en ligne avec ITT (interruption totale de travail) de plus de huit jours et harcèlement en ligne avec ITT de plus de huit jours commis en raison de l’orientation sexuelle de la victime", selon le parquet.
"Dans le cadre d’une enquête suivie par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne" du tribunal judiciaire de Paris qui a commencé ses travaux début 2021, "dix-sept hommes, âgés de 20 à 26 ans, ont été placés en garde à vue entre mardi et jeudi", a précisé la même source. Une garde à vue a été levée "sans poursuite à ce stade" et une autre était encore en cours jeudi en fin d’après-midi.
Les interpellations ont eu lieu dans toute la France : Isère, Rhône, Manche, Paris, Côte-d’Or, Haute-Loire, Gironde, Yvelines, Maine-et-Loire, Doubs, Île-et-Vilaine, Seine–Saint-Denis, Meuse, a encore fait savoir le parquet.
Une source proche du dossier a précisé que les arrestations avaient été menées par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH), en lien avec des services de police et de gendarmerie locaux.
Les faits remontent à juin 2021. Invité dans le cadre du festival Qui va piano va sano à se produire au sein de l’église Saint-Eustache de Paris, Eddy de Pretto avait interprété son morceau À quoi bon qui évoque les difficultés à concilier son homosexualité et la religion.
Après sa performance, il avait reçu, selon Le Parisien, près de 3000 messages d’insultes et de menaces de mort sur les réseaux sociaux. "Tu veux chanter sodomite dans une église ? Pas de soucis, porte tes couilles et fait pareil (sic) dans une mosquée", "Nique ta mère", avaient notamment écrit des internautes, selon des captures d’écran postées sur le compte Instagram du chanteur.
Ce dernier avait déposé plainte, entraînant l’ouverture de l’enquête.
(AFP)