Collectifs et syndicats de soignants appelaient à la grève et à un rassemblement le 14 juillet 2020 à 11h00 place de la révolution à Besançon. Pour rappel, un projet d'accord a été présenté par le gouvernement aux syndicats dans la nuit du 8 au 9 juillet.
"Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère", "Plus jamais ça" , pouvait-on entendre ce mardi à Besançon. Plusieurs prises de parole se sont enchainées Place de la Révolution avant de sillonner les rues.
"Emmanuel Macron voudrait faire oublier les nombreux décès et l'incurie gouvernementale pendant la crise sanitaire. A Besançon à l'appel du comité de défense de la santé publique, de la CGT et SUD Santé Sociaux et des collectifs nous avons décidé de manifester notre colère face aux problèmes de santé non résolus. Exprimer notre rejet de la mascarade du Ségur. S'il est sorti de ces négociations quelques augmentations de salaire en revanche il n'y a pas de moratoire sur les fermetures de lits, de services ou d'hôpitaux de proximité", s'insurge le comité qui poursuit : "Quand 300.000 emplois seraient nécessaires le gouvernement en propose 15 000...Et surtout maintien de la tarification à l'activité qui plombe le financement de l'hôpital".
Une colère qui monte
Parmi les points noirs relevés sur le fonctionnement de l'hôpital, les syndicats dénoncent un "manque de place en réanimation, de respirateurs, de compétences médicales et paramédicales (anesthésistes, IADE, etc), de lits d’hospitalisation, de médicaments, de place dans les centres de rééducation dit SSR... " : "Dans notre pays, en France, 5e puissance mondiale, par manque de matériel de protection, de masques, de lunettes, de blouses, de surchaussures, de charlottes, nos soignant.es en ont été réduits à utiliser des sacs-poubelle", s'insurgent-ils.
Un infirmier anesthésiste bisontin s'est rendu à Paris pour manifester : "Aujourd’hui j’ai la nausée… j’ai la nausée d’entendre notre premier ministre déclarer que la signature du protocole d’accord du Ségur de la santé est un « moment historique »", explique-t-il en poursuivant :
"J'ai la nausée de voir à quel point nos revendications sur les conditions de prise en charge de la population sont occultées. Nos dirigeants consentent à des augmentations de salaires mais ne s’attachent pas à donner les moyens aux hospitalier.e.s de bien soigner. Non pas que je crache sur une augmentation de salaire, vu que mon point d’indice est gelé depuis plus de dix ans…mais quand même…pouvoir soigner correctement mes patients, ça c’est essentiel pour moi, et là….et bien rien sur les fermetures de lits et de services, et des créations de postes tellement maigres qu’on ne s’en rendra même pas compte dans notre pratique quotidienne (...) j’irai à Paris avec l’énergie du désespoir et la rage au ventre, pour affirmer que je ne veux pas être complice de cela. Que toutes les cérémonies du 14 juillet ne pourront jamais me faire oublier que les gouvernements successifs ont transformé mon métier, que j’aimais tant, en source d’insatisfactions et de tristesse"