"Cette nouvelle année scolaire n’augure aucune amélioration significative pour les AESH que l’on maintient dans la pauvreté sans tenir compte de la technicité du métier", déplore l'intersyndicale enseignante, dans un communiqué de presse jeudi 21 septembre 2023.
Absence de valeur professionnelle et un salaire précaire
Selon les syndicalistes, l'accès au CDI au bout de trois ans "ne reconnaît pas leur valeur professionnelle, ne résout absolument pas l’absence d’attractivité du métier et laisse les AESH dans la précarité". S'ajoute à cette problématique, l'aspect salarial. Pour les syndicats, "le pied de grille des salaires est si bas que les augmentations automatiques et successives du SMIC rendront le salaire de base très vite obsolète entraînant un effet de tassement sur les 10 premières années de la « carrière »".
Des conditions de travail "catastrophiques"
De plus, les temps "incomplets imposés"et les contrats de travail de moins de 24 heures hebdomadaires maintiennent ces agents de la Fonction publique – majoritairement des femmes – dans des "conditions de vie indignes, souvent sous le seuil de pauvreté". Selon les membres, la mise en place des PIAL n'ont rien changé aux conditions de travail des accompagnants. "Elles sont toujours autant catastrophiques : emploi du temps éclaté et trop souvent modifié, affectations changeantes, remplacement au pied levé, augmentation du nombre d’élèves à accompagner avec des situations de handicap très variées".
La fusion de postes qui "menace la spécificité des missions"
Depuis la rentrée, une nouvelle inquiétude s'ajoute à la liste. Le métier d'AESH fusionnerait avec celui de l'aide éducative à domicile (AED), donnant pour poste celui d'accompagnant à la réussite éducative (ARE). Souhaitée par le ministère, cette fusion "est justifiée pour soi-disant offrir un temps plein aux AESH", soulignent les syndicats. "C’est surtout un moyen de rendre ces deux catégories d’agents beaucoup plus polyvalentes et multi-tâches", ajoutent-ils. Au long terme, ce projet "menace implicitement la spécificité des missions exercées par ces deux catégories de personnels, missions qui sont pourtant indispensables pour le bon fonctionnement de l’Institution".
Plusieurs requêtes au coeur de la grève le 3 octobre
Face à ce contexte, les organisations syndicales (CGT Éduc’action, FO, FSU, SNALC, SNCL, SUD Education), ainsi que les organisations syndicales de l’enseignement agricole public et enseignement privé (CGT Agri, CGT EP, FO agricole, Sundep, SUD rural territoires, Snetap FSU) appellent à une journée de mobilisation et de grève mardi 3 octobre 2023.
Les syndicats souhaitent demander la création "d’un véritable statut de la Fonction publique d’État, de catégorie B, pour reconnaître le métier d’AESH". Mais aussi, "l’augmentation réelle et significative des rémunérations de toutes et tous sur toute la carrière". S'ajoute à ces demandes, "la garantie de travailler à temps complet sur la base d’un accompagnement élève à 24 heures". D'autres requêtes viennent se glisser dans la liste, celle d'abandonner les PIAL, la politique de mutualisation des moyens ainsi que le projet de fusion des métiers.
Les syndicats appellent les personnels "à discuter de la poursuite". De même, l’intersyndicale se réunira à l’issue du 3 octobre afin, elle aussi, de discuter de la suite du mouvement et de ses modalités.
Infos pratiques :
- Lieu de rendez-vous
- 3 rue Brossolette
- 12h