Au total une demi-douzaine de membres du groupuscule "Blood & Honour C18" (Sang et honneur combat 18), basé en Franche-Comté, avaient été ciblés dans cette opération lancée mardi à 6h00 du matin dans le secteur de Morteau par la section de recherche de Besançon, a indiqué l'officier de communication de la région de gendarmerie de Franche-Comté, Didier Guériaud. Finalement seuls trois suspects ont été placés en garde à vue dans les gendarmeries de Saint-Vit, Roulans et Tarragnoz.
Parmi eux figurent deux frères d'une trentaine d'années déjà condamnés pour des actes de violences à caractère raciste, ont indiqué des sources concordantes. Depuis deux semaines, le groupe "Blood & Honour C18" est monté en puissance en publiant notamment une photo de huit hommes cagoulés portant des armes, dont une kalachnikov, un fusil à pompe, des fusils de chasse et des battes de base ball, et en annonçant qu'il était prêt à passer à l'acte pour défendre ses idéaux nationalistes, selon la gendarmerie.
Un tag "Blood C18 Honour" de plusieurs mètres de longueur et de hauteur, et un autre tag du même acabit ont également été découverts par un collectif anti-fasciste de Besançon sur une ferme à Epenoy (Doubs), puis sur un bâtiment à Champagnole (Jura).
"Ils célèbrent tous les ans l’anniversaire d’Hitler"
"Ce groupe, qui célèbre tous les ans l’anniversaire d’Hitler et dont le site internet contient des propos racistes et néonazis, est surveillé depuis un certain temps par la cellule nationale d’enquête qui agit sur les groupuscules extrémistes", souligne l’officier de gendarmerie Guériaud. Selon lui "il y avait une volonté très ferme de la gendarmerie et de la justice d’agir très vite".
Les suspects ont pour l’instant été placés en garde à vue pour "organisation et participation à un groupe de combat", "association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni de 10 ans de prison" et "apologie de crime de guerre".
Des perquisitions ont eu lieu ce mardi 20 mai pour tenter de retrouver des armes et des objets susceptibles de les incriminer également pour "port d’armes". Une quarantaine de gendarmes de la section de recherches de Besançon et des groupements du Doubs et de Haute-Saône, ainsi que du peloton d'intervention de Dijon ont participé à l'opération diligentée par le parquet du tribunal de Vesoul.
Les suspects "sont connus à Morteau et dans le Haut-Doubs pour avoir eu par le passé des comportements et des convictions pro-nazies", a déclaré la maire de Morteau Annie Genevard (UMP). "Mais s’il s’agit des personnes cagoulées qui posent avec des armes sur internet, ce que l’enquête devra démontrer, alors la gradation augmente dans la gravité des faits", a-t-elle ajouté. "Morteau n’est pas une ville où se déroulent de tels agissements d’habitude", a souligné l’élue.
Le procureur de Vesoul, Jean-François Parietti, a prévu d’organiser un point de presse mercredi 21 mai 2014.
Les suspects ont pour l'instant été placés en garde à vue pour "organisation et participation à un groupe de combat", "association de
malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni de 10 ans de prison" et "apologie de crime de guerre". Des perquisitions sont en cours pour tenter de retrouver des armes et des objets susceptibles de les incriminer également pour "port d'armes".
(Source : AFP)