La principale a réussi à s'échapper de son bureau, déclenchant l'alarme, a indiqué à l'AFP le recteur de l'académie de Dijon, Pierre N'Gahane. La police, qui intervenait à proximité, a pu interpeller "très rapidement" l'élève de 3ème.
Vendredi après-midi, le jeune mis en cause s'était présenté à un cours de langue, "d'où il avait été exclu quelques jours plus tôt", selon le parquet. Orienté vers la principale de collège, il lui présentait "un courrier faisant mention d'une prise d'otage et référence aux attentats de novembre 2015" en région parisienne avant de "pointer un couteau dans sa direction et de la menacer de mort verbalement".
L'élève déjà exclu d'une autre école
L'adolescent avait demandé rendez-vous avec la principale du collège Edouard-Herriot, à Chenôve, une banlieue sensible de Dijon, après son exclusion de l'établissement pour problèmes de discipline. Cet élève avait déjà été exclu d'une autre école avant d'être admis au collège Herriot, selon le recteur.
La responsable a alors réussi à prendre la fuite en déclenchant l'alarme anti-intrusion. Le collégien avait tenté de rejoindre sa classe mais cette dernière était confinée, comme l'ensemble de l'établissement. La porte de la classe étant fermée, il avait menacé "avec son arme un agent de maintenance venu au soutien" avant de "tent(er) de s'enfermer avec lui dans le bureau" de la principale "d'où l'agent parvenait encore à fuir", selon la même source. Resté dans le couloir, l'adolescent avait été finalement arrêté par la police au bout d'une demi-heure. "La police était déjà en intervention dans le quartier et l'a désarmé très vite", a précisé le recteur.
Garde à vue prolongée
"Je vous informe de la prolongation de la garde à vue du mineur dans la procédure en objet", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République, Olivier Caracotch. Cette dernière devrait se poursuivre jusqu'à dimanche, selon le magistrat.
"Décrit comme difficile", l'adolescent, "qui n'a fourni aucune explication sur ses motivations", est entendu pour les infractions de "menaces de mort, violences avec arme dans un établissement scolaire ayant entraîné une incapacité de moins de huit jours, introduction d'arme dans un établissement scolaire", selon le parquet.
La qualification terroriste n'est pas retenue à ce stade, a-t-on ajouté de même source, précisant que l'élève ne présentait jusqu'à présent "qu'un antécédent judiciaire pour des faits de dégradations volontaires".
Une cellule d'écoute au collège dès lundi
Selon le rectorat, interrogé samedi par l'AFP, "huit personnels du collège et huit élèves, des témoins directs", se sont rendus samedi matin à la cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP) installée au collège Edouard Herriot de Chenôve, où les faits se sont déroulés vendredi peu après 15h.
Elle fera place lundi matin à une cellule d'écoute au sein de ce collège de 330 places en quartier sensible, où les élèves seront reçus dès 10h par leurs professeurs principaux avant une reprise des cours à 11h. Deux personnels de sécurité en plus seront présents, a-t-on ajouté.
La ministre de l'Education Nicole Belloubet, parmi d'autres personnalités politiques, a "condamné avec la plus grande fermeté" ces menaces, "saluant le courage et le sang froid" de la principale.
(AFP)