La soirée, intitulée sur l'invitation "White Boy Summer" ("L'été des garçons blancs" en anglais), "comporte sans aucune ambigüité un caractère discriminatoire", indique l'arrêté de la Ville de Dijon. La mention "Ausländer raus", également inscrite sur l'affiche de la soirée, "constitue un slogan clairement xénophobe", ajoute le texte. La mairie interdit en conséquence la soirée qui doit se dérouler samedi à 18h00 dans un lieu non précisée. Cette soirée "n'a pas sa place dans notre ville. Le racisme et la xénophobie ne sont pas des opinions mais des délits", avait déclaré mardi le maire de Dijon, François Rebsamen, ancien ministre socialiste.
La préfecture de Côte d'Or a pris un arrêté similaire, dénonçant une "provocation à la haine et à la discrimination".
L'invitation à la soirée a été relayée sur le compte X d'une association identitaire bourguignonne dénommée Helix-Dijon qui dit posséder "trois axes: Communauté, Autonomie, Identité", sur sa page Facebook, où sont affichées des photos de tags "L'immigration tue" ou "Défendons nos racines".
Une "odieuse soirée"
La Ligue des Droits de l'Homme avait annoncé lundi son intention de porter plainte pour "incitation à la haine raciale" contre cet événement "ouvertement raciste", selon elle. L'invitation diffusée sur les réseaux sociaux montre un jeune homme blond tenant une planche de surf où est inscrit "Ausländer raus", avec le slogan "White Boy Summer".
L'organisation syndicale Solidaires Côte d'Or 21 avait également dénoncé une "odieuse soirée".
"Ausländer raus" est un slogan xénophobe devenu viral après avoir été détourné par des jeunes qui le chantent sur l'air techno de "L'Amour toujours" du DJ Gigi D'Agostino, parfois agrémenté de saluts nazis comme on peut le voir sur certaines vidéos. Ce chant raciste avait été entonné lors de la fête de la musique le 21 juin à Albi (Tarn), selon France 3.
Fin juin, le maire socialiste de Rouen (Seine-Maritime), Nicolas Mayer-Rossignol, avait pris un arrêté municipal pour interdire une soirée ayant le même intitulé. L'association organisant la soirée avait dans la foulée déposé un référé liberté auprès du tribunal administratif de Rouen pour demander la suspension de l'arrêté municipal. Le tribunal leur avait donné gain de cause, estimant que le trouble à l'ordre public n'était pas caractérisé, mais les organisateurs avaient renoncé à son organisation.
(AFP)