Ce forum a bénéficié d’une reconnaissance officielle de l’État français, l’intégrant aux événements labellisés du Sommet pour l’action sur l’IA qui se tiendra à Paris en février 2025. Ce sommet, prolongement des initiatives internationales comme celles de Bletchley Park (novembre 2023) et Séoul (mai 2024), vise à définir un cadre global pour une IA responsable et bénéfique à la société. Patrick Molinoz, vice-président de la Région et président de l’ARNia, a souligné l’importance de cette initiative : "Ce forum nous permet de rappeler que l’IA est une opportunité à saisir, mais aussi un défi à maîtriser. Nous devons nous interroger sur l’IA que nous voulons pour nos territoires."
Un retour d’expérience sur l’IA générative en Bourgogne-Franche-Comté
L’événement a aussi été l’occasion de présenter un bilan d’étape d’une expérimentation menée depuis avril 2024 auprès de neuf collectivités locales, utilisant l’outil d’IA générative Delibia, conçu pour l’administration territoriale. Cette phase test, qui se poursuivra jusqu’en mars 2025, vise à accompagner les collectivités dans l’adoption de l’IA et à identifier les meilleures pratiques et points de vigilance.
Parmi les premiers résultats observés :
- Un engouement des agents et élus, mais aussi des inquiétudes sur la fiabilité des réponses et l’impact sur l’emploi.
- Un "effet waouh" initial, suivi d’une nécessité d’apprentissage pour formuler les bonnes requêtes.
- Un frein administratif plus fort dans les grandes collectivités, où la prise de décision ralentit l’adoption.
- Un besoin de formation et d’accompagnement, pour permettre une intégration efficace et éthique de l’IA.
Sur les 6.100 requêtes enregistrées en quatre mois, 37 % concernaient la recherche d’information et 63 % des outils rédactionnels.
Vers une IA mutualisée et accessible à tous
L’ARNia plaide pour une approche solidaire et mutualisée de l’IA, afin que toutes les collectivités, grandes ou petites, puissent bénéficier de ces avancées sans creuser les inégalités numériques. "Le défi de l’IA dans les territoires ne sera relevé que si personne n’est laissé de côté", insiste Patrick Molinoz. "Soit l’État crée un grand service public universel de l’IA, soit les collectivités unissent leurs forces à l’échelle régionale."