M. Migaud avait été appelé par son prédécesseur, Eric Dupond-Moretti, à ne pas "trahir" les moyens historiques accordés à la justice, et désormais inscrits dans une loi adoptée à l'automne dernier.
Lors de son premier déplacement au sein de services judiciaires, à l'École nationale des greffes de Dijon, le nouveau ministre a répondu à cet appel. "Dans un contexte de finances publiques comme vous le savez difficile et plus dégradé que prévu, nous devrons trouver les voies et moyens pour continuer à investir dans les métiers et les services de la Justice", a déclaré M. Migaud lors de la prestation de serment des étudiants de l'École.
Important de prolonger l'effort
"Vous pouvez compter sur moi pour défendre les intérêts de ce ministère et faire en sorte que la justice soit toujours considérée comme une priorité", a-t-il ajouté dans un discours.
Interrogé lors d'un point presse sur le maintien du budget inédit de la Justice, le ministre s'est cependant montré plus évasif, disant "espérer" et "souhaiter que les engagements soient tenus" en dépit des "contraintes" budgétaires.
"La justice a souvent été considérée comme un parent pauvre. Une correction a été faite. Il est important de prolonger l'effort", a-t-il poursuivi.
Après quatre ans au ministère, M. Dupond-Moretti avait souligné dans son discours de passation à M. Migaud, fin septembre, que près de 11 milliards d'euros ont été alloués à la justice d'ici à 2027, contre 7,6 à sa nomination en 2020.
"La justice est sévère"
Il est "indispensable" que la loi sacralisant ce budget soit "respectée", avait souligné M. Dupond-Moretti, notamment pour permettre l'embauche prévue de 1.500 magistrats supplémentaires, 1.800 greffiers, plus de 1.100 contractuels et la poursuite du plan de construction de 18.000 places de prison supplémentaires.
"On ne peut pas avoir un discours sur la fermeté de la justice, sur une justice plus rapide et, en même temps, ne pas lui reconnaître les moyens nécessaires", a ajouté M. Migaud dans une allusion au bras de fer engagé avec le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, partisan d'une plus grande fermeté.
"La justice est sévère", a assuré M. Migaud, refusant de "rentrer dans une polémique avec (son) collègue". "Il faut que je l'explique à nos citoyens qui, parfois, ont de fausses idées", selon le ministre.
(Source AFP)