La Porte Noire ou 1800 ans d'histoire au cœur de Besançon
L’arc de triomphe romain érigé vers 175 après J-C. (sous le règne de Marc Aurèle), à l’entrée sud de la ville, à l’endroit où la route venant d’Italie se transforme en cardo maximus (grand axe sud-nord) s’avère foncièrement original tant par son architecture que ses sculptures.
Ses proportions étaient exceptionnellement élancées. Aujourd’hui il manque plus de trois mètres de hauteur puisque l’arc est enterré de plus d’un mètre dans la chaussée moderne et dépourvu de son attique qui supportait la statue impériale à la partie supérieure du monument.
Dans l’antiquité, l’arc était évidemment libre, dégagé, et ses petits côtés, maintenant masqués par l’Archevêché et le Rectorat, étaient entièrement ornés d’un décor qui, comme sur les façades, était d’inspiration mythologique et religieuse.
Quelques scènes guerrières, seulement, apparaissent dans le passage. C’est ainsi que l’arc délivrait, en raison de l’histoire locale, un message politique par le biais de la philosophie et de l’analogie entre les mondes divin et humain. Lorsqu’au Bas-Empire la situation dangereuse poussa les habitants de Vesontio à se réfugier sur les pentes de la colline de l’actuelle citadelle, l’arc devint une porte de la ville, enserrée dans une enceinte défensive.
Témoignage majeur de la civilisation gallo-romaine, le monument a souffert du temps qui passe, de la pollution, des accidents de l'histoire, des pluies, des excès de notre climat. Il fut même sauvé de la destruction par P. Marnotte au XIXe siècle.
Pour préserver ce chef d'oeuvre, un chantier de restauration a été programmé par la Ville de Besançon, avec l’appui des partenaires institutionnels, l’Etat, la Région de Franche Comté et le Département du Doubs. Et grâce aux travaux qui viennent d’être achevés, il apparaît aujourd’hui sous un aspect assurément nouveau.