L'accusé, élevé par une mère et un beau-père "attentifs et aimants", est décrit par les psychiatres comme un être froid, ne montant pas ses sentiments, mais ne présentant aucune anomalie mentale. Il encourt 20 ans de prison si l'excuse de minorité est retenue au terme des débats, voire la réclusion criminelle à perpétuité si elle est finalement exclue, en raison de la préméditation de l'acte par exemple, ou du fait que la victime avait moins de 15 ans.
Rappel des faits
Le soir du 10 janvier 2012, le père de Maxime Roussel prévient la gendarmerie de la disparition de son fils. Il n'est pas rentré au domicile familial, qu'il avait quitté peu avant 19 heures pour rejoindre à moto un ami de 17 ans. Le lendemain, cet adolescent de 14 ans sans histoire, passionné de mécanique, est découvert sans vie sur un chemin forestier d'Étouvans, petite commune proche de Montbéliard où il réside avec ses parents et sa petite soeur.
D'après l'autopsie il a reçu sept coups d'arme blanche, dont deux fatals aux carotides. Son corps a ensuite été aspergé d'essence et embrasé, brûlant notamment ses membres inférieurs à 95%.
Les investigations mènent rapidement les enquêteurs de la gendarmerie vers l'ami rejoint la veille. Au rez-de-chaussée de son domicile, ils retrouvent la moto rouge de Maxime, dissimulée dans une fosse à vidange du local des pompes funèbres gérées par son beau-père.
"Il n'a pas tué Maxime, il est affirmatif" Un piège ?
"Il n'a pas tué Maxime, il est affirmatif", soutiennent ses avocats, Me Jean-Baptiste Euvrard et Me Randall Schwerdorffer. Après avoir varié dans ses dépositions, le suspect a finalement expliqué qu'il avait assisté au crime sans y participer, accusant deux autres hommes: une hypothèse écartée par les enquêteurs.
"Il n'y a pas de mobile. La moto n'est pas un mobile valable. Il aurait pu en avoir une en demandant à sa mère, et on n'a jamais retrouvé ni l'arme du crime ni le téléphone portable de la victime", souligne Me Euvrard, pour qui "il est matériellement impossible qu'il ait été seul ce soir-là".
Préméditation pour l'accusation
L'avocat entend mettre l'accent sur "les zones d'ombre" du dossier lors des débats. L'accusation a retenu pour sa part la préméditation du crime. "Il a tout organisé et planifié pour tuer Maxime, et les reconstitutions ont montré qu'il pouvait être seul", estime Me Philippe Simoneau, avocat des parents de la victime.
La veille du crime, l'accusé "a consulté des sites sur internet expliquant comment tuer quelqu'un en visant la carotide, comment se débarrasser d'un corps en le brûlant ou comment entraîner les enquêteurs sur de fausses pistes, comme celle d'un trafic de stupéfiants, ce qu'il a tenté de faire", souligne-t-il. Selon lui, l'accusé a entraîné la victime dans un "piège" et il "s'est construit un alibi avec une détermination froide".
(avec AFP)