La CGT et Force ouvrière, les deux principaux syndicats de salariés des remontées mécaniques, ont déposé lundi 23 janvier un préavis de grève pour le 31 janvier. Ils appellent ainsi les salariés de ce secteur à rejoindre le mouvement national contre le projet de réforme des retraites, mais protestent aussi contre la modification du régime d'assurance-chômage des saisonniers. Bien qu'"illimité", ce préavis de grève ne signifie pas que les employés des remontées mécaniques ne reprendront pas le travail au terme de cette journée, a précisé à l'AFP Éric Becker, secrétaire général FO des remontées mécaniques et saisonniers.
Selon ce dernier, la CGT a elle aussi déposé son propre préavis, mais le syndicat n'était pas joignable dans l'immédiat. À eux deux, les syndicats ont obtenu près de 100 % des voix aux dernières élections sur le secteur des remontées mécaniques qui fait travailler quelque 17 000 saisonniers en France.
"La seule façon d'être entendus par le gouvernement"
"Les remontées fonctionneront normalement à partir du lendemain : nous ne voulons pas fragiliser encore des entreprises déjà en difficulté", a indiqué Éric Becker. "Ce préavis illimité" vise, selon lui, à respecter les délais légaux pour "permettre aux saisonniers de participer à la prochaine journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui devrait être décidée pour un jour de février".
La grève du 31 janvier est aussi pour les saisonniers "la seule façon d'être entendus par le gouvernement, alors que cela fait des mois que nous dénonçons la précarisation qu'ils vivent, avec la réforme de leur système d'assurance-chômage", a expliqué M. Becker. "Nous n'arrivons plus à recruter, tellement cette réforme a pénalisé les saisonniers", dont les indemnités chômage sont parfois divisées par deux, a-t-il déploré. "On nous dit que nous prenons les vacanciers en otage, mais ce sont les saisonniers qui le sont."
Depuis le 1er décembre 2021, la durée minimale de travail pour recharger les droits à l'allocation-chômage des saisonniers est de six mois sur les 24 derniers mois pour au moins six mois d'indemnisation. Auparavant, il ne fallait que 4 mois sur les 24 derniers mois pour recharger des droits pour 4 mois.
Selon une étude d'impact de l'Unédic, ce passage à 6 mois devait conduire, au cours de la première année d'application, à retarder l'ouverture de droits à 475 000 personnes, notamment des jeunes ou des saisonniers qui multiplient les contrats courts. Depuis son entrée en vigueur, nombre d'entre eux se sont reconvertis ou sédentarisés, alors même que les saisonniers du tourisme font partie des métiers les plus recherchés, selon Pôle emploi.
(AFP)