"Contrairement aux discours des lobbyistes dans les couloirs de Bruxelles qui montent en épingle quelques exemples, on se rend compte avec un échantillon beaucoup plus large que les produits régionaux sont plutôt favorisés par le Nutri-Score", commente auprès de l'AFP Olivier Andrault, chargé de mission Alimentation au sein de l'association de consommateurs.
Les antennes locales de l'UFC-Que Choisir ont sélectionné pour l'étude 588 produits utilisant des recettes de leur région.
Au total, 26% sont notés A, 13% sont notés B et 23% obtiennent un C.
Parmi les 120 produits notés A ou B et qui sont donc recommandés pour leur qualités nutritionnelles, environ un tiers sont des fruits et légumes comme l'abricot rouge du Roussillon ou la mâche nantaise. On trouve également 34 viandes et volailles et 30 plats cuisinés, comme la potée auvergnate ou le cassoulet de Castelnaudary.
Le Nutri-Score, mis en place en 2016, est aujourd'hui facultatif en France mais la Commission européenne envisage de rendre obligatoire l'étiquetage nutritionnel d'ici fin 2022 et le score français pourrait être choisi. Ce choix est contesté par certains industriels, qui l'accusent de pénaliser les produits régionaux comme les fromages, dont environ 90% sont classés D et E.
L'interprofession Roquefort a ainsi demandé en octobre dernier d'être exemptée de ce système d'étiquetage et le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie avait pris position dans la foulée en invitant à "revoir la méthodologie" du Nutri-Score.
Dans son étude, l'UFC-Que Choisir compte 25% d'aliments classé D et 13% d'aliments notés E. "Il ne s'agit pas d'interdire ces produits, mais seulement de dire que compte-tenu de leurs teneurs élevées en gras, en sel ou en sucre, il faut les consommer de manière plus raisonnable", soutient Olivier Andrault.
L'association de consommateurs relève également que certaines huiles d'olive ou encore la cancoillotte franc-comtoise sont notés C, ce qui les favorise par rapport aux autres huiles et fromages, plutôt notés D ou E en général.