Une détection précoce effectuée en étant la moins invasive possible. C’est ce que le CHRU de Besançon souhaite mettre en place grâce au travail des chercheurs.
Dr Zohair Selmani et Dr Alexis Overs, médecins au CHU de Besançon, ont développé un script informatique nommé MethylSCan (pour méthylation spécifique des cancers) leur permettant d’analyser des bases de données biologiques publiques de divers cancers, explique dans un communiqué commun le CHRU et l’université de Franche-Comté. "Le système devait être capable d’éliminer toutes les cibles qui ne sont pas analysables dans le sang, de faire la différence entre tissu sain et tissu tumoral ; et enfin de ne garder que les cibles les plus discriminantes. Une centaine de cibles ont ainsi été sélectionnées pour constituer des biomarqueurs tumoraux détectables à des doses infinitésimales", nous explique t-on.
Valider biologiquement les biomarqueurs
Il fallait ensuite valider biologiquement ces biomarqueurs. Cette phase a été développée en collaboration avec la plateforme EPIGENExp de l’université de Franche-Comté et le CHU de Dijon. Cette signature a été testée au CHU de Dijon sur 40 échantillons de sang provenant de 20 sujets sains et 20 patients. Dans près de 95 % des cas, des traces tumorales ont été détectées par PCR digitale chez les patients atteints de cancer du poumon.
La technique a fait l’objet d’un dépôt de code ainsi que d’une demande de brevet européen associant le CHU de Dijon et l’université de Franche-Comté. Cette demande de brevet, déposée avec le soutien de la SATT SAYENS, porte sur le choix des cibles et les techniques utilisées pour les sélectionner et les détecter.
Les travaux se poursuivent, suite à l’obtention d’un financement obtenu auprès de la SATT SAYENS permettant des travaux de validation de la technique sur 2 années. En effet, dans le cadre d’un projet de recherche clinique porté par les Hospices civils de Lyon, Pre Léa Payen Gay a pu récolter des prélèvements de 70 patients atteints de cancer pulmonaire, correspondant à environ 1 000 échantillons. Ceux-ci seront analysés grâce à l’outil développé lors de la phase de maturation SAYENS. Les premiers résultats préliminaires sont concluants, confortant ainsi la validation du système.
Il pourrait alors être utilisé en routine pour le suivi des patients. Son utilisation pourrait également être élargie à d’autres cancers (colon, pancréas, prostate, ovaires). Les chercheurs souhaiteraient pouvoir en généraliser l’usage pour le dépistage, de manière à pouvoir détecter plus précocement la maladie. Cela permettrait en effet d’avoir un outil de surveillance du cancer du poumon le moins invasif possible pour les patients : une simple prise de sang. Et ainsi proposer une alternative moins lourde et moins onéreuse pour le système de soins, et une avancée pour la médecine de précision.
Infos +
Ce projet a été financé par le Cancéropole Grand-Est, La Ligue contre le cancer Bourgogne-Franche-Comté et EPIGENExp. Pour les développements futurs, le projet fera l’objet d’un accompagnement et d’un financement par la SATT SAYENS.
(Communiqué)