Déserts médicaux : le maire de Nevers veut un pont aérien avec Dijon

Pour palier un manque de médecins dans son hopital, le maire de Nevers et président du centre hospitalier Denis Thuriot souhaite mettre en place un pont aérien avec Dijon, la ville la plus proche et au plus grand bassin de médecins.

Hôpital de Dijon © Facebook CHU Dijon ©

"On transporte bien par avion du sang et des  patients, pourquoi pas des médecins ?": pour pallier un manque de personnel dans son hôpital, le maire macroniste de Nevers, Denis Thuriot, veut établir un pont aérien de docteurs depuis Dijon, situé à environ 200 km. "Il nous faut une vingtaine de médecins supplémentaires" au Centre hospitalier de Nevers, explique à l'AFP le maire. "Actuellement, on doit reporter des opérations. Nos blocs sont loin de tourner à plein alors que l'hôpital est récent", ajoute-t-il.

13000 € pour une rotation aérienne

La raison ? "Nevers est isolé." "Les médecins ne veulent pas s'y installer » et ceux qui sont à Dijon, la ville la plus proche et au plus grand bassin de médecins, "ne veulent pas faire le long trajet jusqu'à chez nous", explique le maire, qui est également président du centre hospitalier de Nevers.

La capitale de la Nièvre se situe à près de trois heures de voiture de Dijon, ou à deux heures et quart de train régional. Et "on me dit : 35 minutes d'avion, il n'y a pas de souci. Alors pourquoi pas ? ", lâche le maire, précisant qu'une rotation aérienne d'un avion de 10-15 places coûte 13.000 €.

"Qu'est-ce qu'on fait? On laisse mourir les gens ?"

Actuellement, l'embauche d'intérimaires coûte 3,5 millions d'euros par an, alors que l'établissement a déjà un déficit de 6 millions d'euros. "Si j'utilise ne serait-ce que la moitié de ces 3,5 millions, cela me permet de faire deux rotations aériennes par semaine", évalue le maire, qui se défend d'adopter une solution extrême et anti-environnementale.

"Qu'est-ce qu'on fait? On laisse mourir les gens ?", lance l'élu, qui relève que, quand un médecin fait le trajet en voiture, son bilan carbone n'est "pas bon non plus".

Des négociations actuellement en cours avec l'ARS Bourgogne-Franche-Comté

Le maire entend mettre en oeuvre la ligne aérienne "le plus tôt possible en 2023", précisant que des négociations sont en cours avec l'Agence régionale de santé et la Région Bourgogne-Franche Comté.

(AFP)

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