Des vendanges 2022 précoces, suspendues à la sécheresse dans l'espoir d'un "joli" millésime

Publié le 11/08/2022 - 14:10
Mis à jour le 11/08/2022 - 11:22

Les vendanges 2022, qui ont déjà débuté dans l'Hérault ou en Haute-Corse, s'annoncent particulièrement précoces, placées sous le signe d'une sécheresse historique qui pourrait entamer le potentiel d'un millésime annoncé prometteur.

Dans tous les bassins viticoles du pays, le manque d'eau et les fortes chaleurs vont avancer les récoltes de dix jours à trois semaines, certains vignerons du Languedoc-Roussillon ayant donné les premiers coups de sécateur fin juillet.

La canicule accentue les effets de la sécheresse exceptionnelle en cours. François Capdellayre, président de la cave coopérative Dom Brial à Baixas (Pyrénées-Orientales), a dû sortir ses outils le 3 août dans la précipitation. "On a tous été un peu surpris, la maturité a évolué très rapidement sur les derniers jours", reconnaît le vigneron, qui a commencé le 3 août avec le muscat, suivi du chardonnay et du grenache blanc.

"En plus de 30 ans, je n'ai jamais commencé mes vendanges le 9 août", s'étonne aussi Jérôme Despey, vigneron dans l'Hérault et secrétaire général du syndicat agricole FNSEA.

Même si elle est résistante, capable de puiser de l'eau avec ses racines profondes, la vigne souffre dans tous les bassins de production, jusque dans des régions comme le Centre ou le Val-de-Loire.

Lorsqu'elle manque d'eau, le "stress hydrique" lui fait perdre ses feuilles et elle cesse de nourrir ses grappes. La maturité des baies s'accélère et presse les vignerons à les récolter, avec un poids final généralement moins élevé.

Quand la température dépasse en plus les 38 degrés, le raisin "brûle, il est sec, il perd du volume et de la qualité", la chaleur faisant monter le degré d'alcool à un niveau "trop élevé pour les consommateurs", explique Pierre Champetier, président de l'IGP d'Ardèche.

Ce vigneron a déjà commencé sa récolte lundi, alors "qu'il y a 40 ans, on vendangeait autour du 20 septembre", s'étrangle-t-il, regrettant que le réchauffement climatique rende cette précocité "normale".

Millésime de qualité

La situation peut évoluer d'un jour à l'autre, sans entailler tout à fait l'espoir de faire une belle récolte.

En Bourgogne, le record de précocité du 16 août 2020 - qui avait lui-même battu celui remontant à 1556 - ne devrait pas être dépassé à Beaune. Les premières caves, celles de Saône-et-Loire, prévoient de commencer autour du 25 août.

Dans la Vallée du Rhône, la canicule "a engendré une avance de maturité de plus de 20 jours par rapport à l'an dernier", indique l'interprofession Inter-Rhône, qui assure toutefois que la qualité du vin sera au rendez-vous.

Même espoir pour le Comité Champagne (CIVC), qui prévoit de démarrer dans les dix derniers jours d'août et affiche sa confiance dans la qualité du millésime, les pertes dues aux gelées et à la grêle n'ayant entamé que 9% du potentiel.

Dans le Bordelais, on table sur "la semaine du 25 août" pour les crémants, qui ouvriront le bal. Suivront "les blancs secs, les blancs liquoreux et enfin le rouge", souligne Christophe Château du Conseil Interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).

En Alsace, où il n'a pas plu "une goutte depuis deux mois", "on aura une très, très petite récolte", regrette Gilles Ehrhart, président de l'association des viticulteurs d'Alsace (AVA), qui prévoit de donner le premier coup de sécateur autour du 26 août.

En attendant l'orage

Au 1er août, le service statistique du ministère de l'Agriculture, l'Agreste, a estimé entre 42,6 et 45,6 millions d'hectolitres la production 2022 - en hausse de 13 à 21% par rapport à la faible récolte 2021, marquée par un gel printanier désastreux.

Cette première évaluation, proche de la moyenne quinquennale, reste "à affiner" avec la sécheresse, prévient l'Agreste.

Année après année, les vignerons subissent les à-coups du changement climatique: la grêle de juin a détruit 15% des surfaces viticoles de Charente, selon l'Agreste, et le gel a causé des pertes allant jusqu'à "40%" sur certaines parcelles en Alsace.

Pour les 10% de vignes irriguées de France, comme les Costières de Nîmes, il n'y a par chance "pas eu de choc hydrique", se félicite Aurélie Pujol, directrice de l'AOC. Maigre soulagement, en Alsace: les raisins devraient être "très sains, sans pourriture", souligne l'association des viticulteurs. Tout le contraire de l'année dernière où pluies et mildiou avaient gâché la saison, dit Pascal Doquet, président de l'association des champagnes bio.

Pour les cépages plus tardifs (grenache, cabernet), reste encore l'espoir d'avoir de la pluie pour faire grossir les raisins. Des orages sont attendus ce week-end sur toute la France, mais ce ne sera sûrement "pas assez" pour préserver le "joli millésime", craint le CIVB.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Booster l’attractivité des hébergements du Doubs : 75 professionnels réunis à Baume-les-Dames pour dynamiser leur entreprise 

Doubs Tourisme a convié une centaine d’hébergeurs du département à une rencontre pour tenter de répondre à la problématique suivante : comment booster l’attractivité des hébergements du Doubs ? Ainsi, le 20 février 2025, l’univers du tourisme s’est réuni au centre d’affaires de Baume-les-Dames…

Le surendettement en hausse dans le Doubs : qui sont les personnes surendettées et pourquoi ?

VIDÉO • En 2024, le nombre de dossiers déposés auprès de la commission de surendettement du département du Doubs s’élève à 1.125, soit une hausse de 12,3% en un an. Le préfet du Doubs, Rémi Bastille, et le directeur départemental de la Banque de France, Laurent Quinet, ont présenté l’évolution du phénomène de surendettement et les dispositifs mis en oeuvre dans le territoire jeudi 20 février 2025.

Retraites : François Bayrou réagit au déficit “immédiat” de 6 milliards qui “dérivera à 30 milliards dans les années qui viennent”

Le déficit "immédiat" du système des retraites est de six milliards d'euros et "il dérivera vers 30 milliards dans les années qui viennent", a affirmé jeudi 20 février 2025 François Bayrou, se référant au rapport de la Cour des comptes qui venait de lui être remis.

Un budget “ambitieux” et “rigoureux” de 223 millions d’euros pour la Ville de Besançon

Lors du prochain conseil municipal de la Ville de Besançon, la majorité présentera aux élus locaux les prochaines orientations budgétaires définies pour l'année 2025. L’élu en charge de l’Économie et des Finances, Anthony Poulin, a détaillé la composition de ce budget 2025 lors d’une conférence de presse ce mercredi 19 février à l'Hôtel de ville de Besançon. 

Coeurdor à Mamirolle et Maîche : 38 personnes menacées de licenciement, des élus montent au créneau

L’avenir de l’entreprise Coeurdor, spécialisée dans la fabrication d’ornements pour l’industrie du luxe, est en suspens. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) menace 38 salariés, soit un quart des effectifs, sur les sites de Maîche et Mamirolle. Une annonce qui suscite la colère des élus locaux et des représentants du personnel. Une rencontre s'est tenue lundi 17 février à Maîche.

Hausse de la TVA sur les chaudières : un ”coup de massue” pour les professionnels et les consommateurs, déplore la Capeb Haute-Saône

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans le secteur du bâtiment. À compter du 1er mars 2025, la TVA sur l'installation des chaudières à très haute performance énergétique (THPE) passera de 10 % à 20 %. Une décision actée dans la Loi de Finances 2025 qui inquiète fortement les professionnels du chauffage, mais aussi les consommateurs. Julien Faure, président de la Capeb (syndicat patronal de l'artisanat du bâtiment Haute-Saône), ne cache pas son inquiétude dans un communiqué du 18 février.

La police nationale en mission séduction à Planoise

Dans le cadre de la grande campagne de recrutement de policiers adjoints pour le département du Doubs, la Direction interdépartementale de la police nationale 25 a organisé, en partenariat avec France Travail, une rencontre avec des potentiels candidats dans les locaux de l’organisme situé dans le quartier de Planoise à Besançon ce mardi 18 février 2025. 

Consommation des jeunes en BFC : des achats qui ne suivent pas toujours leurs convictions

Chaque année, le Teenage Lab de Pixpay dresse un état des lieux des habitudes de consommation des 10-18 ans en France. Pour cette cinquième édition, les résultats publiés mardi 18 février 2025 révèlent des tendances marquantes : une hausse des dépenses, une adoption massive du paiement mobile et des comportements paradoxaux entre conscience écologique et attrait pour la fast fashion et le numérique. Focus sur les adolescents de Bourgogne-Franche-Comté et leur rapport à l’argent.

Open Business 2025 : un cycle de conférences pour éclairer les dirigeants sur les défis de demain

L’édition 2025 du cycle de conférences Open Business, organisé par la CCI Saône-Doubs, se veut un rendez-vous incontournable pour les chef(fe)s d’entreprise et les acteurs économiques de la région. Avec sa programmation et des intervenants de renom, ces rencontres visent à décrypter les grandes mutations qui façonnent notre époque.

Rencontrer son partenaire : au diable les applis et vive les célibataires sérieux !

PUBLI-INFO • Depuis quelque, temps déjà, les applications de rencontre n'ont plus le vent en poupe. On peut le comprendre puisque, sur internet, rien n'est plus simple que de se cacher derrière un profil alléchant et une photo qui fait rêver. Chez "Coup de coeur, rien de tel ! Avec Stéphanie Bergey, l'authenticité est au rendez-vous !

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.25
couvert
le 22/02 à 09h00
Vent
3.41 m/s
Pression
1020 hPa
Humidité
86 %