Une centaine de manifestants étaient rassemblés devant les grilles de cette usine à Villeroy. "Depuis 08h30 ce matin, plus aucun camion ne rentre ni ne sort du site", a précisé Vincent Labrousse, représentant CGT du personnel de GM&S Industry France, une entreprise qui emploie 283 personnes à La Souterraine (Creuse).
Dans l'Allier, 140 autres salariés de GM&S Industry tentaient également de rallier le site PSA de Sept-Fons, situé sur la commune de Dompierre-sur-Bresbre, dans le but de le bloquer. Mais le convoi formé de deux bus et d'une voiture était toujours bloqué en fin de matinée dans d'importants embouteillages causés par le verglas.
Spécialisée dans l'emboutissage, l'assemblage et la tôlerie, GM&S Industry produit des pièces pour l'industrie automobile, notamment les groupes PSA et Renault-Nissan. Mais l'entreprise, placée le 2 décembre en redressement judiciaire, risque la liquidation, faute de trésorerie pour passer la période d'observation de six mois fixée par le tribunal de commerce de Poitiers, qui examinera la situation vendredi 27 janvier 2017
Le site industriel de GM&S Industry, unique en France, appartient à un groupe basé au Royaume-Uni. Son actionnaire principal est un entrepreneur italien, Gianpiero Colla, déjà responsable, selon la CGT, de la "liquidation de huit entreprises" françaises et italiennes. "On veut mettre la pression sur les constructeurs et sur l'État car du travail dans l'automobile, il y en a. Certains de nos concurrents ont doublé leur chiffre d'affaires. Mais les constructeurs n'ont pas confiance dans nos actionnaires successifs, ce dont nous ne sommes nullement responsables. Ça fait plus de 40 ans qu'on travaille pour eux", ajoute le syndicaliste, rappelant que la création de cet ancien atelier de fabrication de jouets en métal - dont des trottinettes - remonte à 1963.
"Les constructeurs veulent nous pousser au désespoir, ce qui serait un gâchis à la fois industriel et social. Allez retrouver du travail dans la Creuse !", fulmine M. Labrousse, qui allumait des feux devant le site avec d'autres salariés "pour se réchauffer". Une délégation de syndicalistes avait été reçue par le président François Hollande à l'occasion d'un déplacement en Corrèze le 6 janvier. Les syndicats s'étaient inquiétés de l'avenir de l'usine dès le début 2015 après l'instauration d'un chômage partiel.
(Source : AFP)